Essonne: ce que l'on sait du féminicide survenu à Brétigny-sur-Orge

Le corps d'une femme de 34 ans, a été retrouvé à son domicile de Brétigny-sur-Orge (Essonne) dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 janvier. Son compagnon, âgé de 32 ans, est suspecté de l'avoir tuée.
• Les voisins avaient donné l'alerte dans la soirée
Ce mardi, les forces de l'ordre sont intervenues dans la soirée, après avoir été appelées par un voisin vers 23h30. Ce dernier indique à la police avoir entendu des hurlements provenant du logement de la victime, situé dans une copropriété.
"On a entendu des bruits dans la soirée, des cris de détresse, comme 'à l'aide' et 'au secours'", rapporte-t-il à BFMTV. "On entendait des coups toute la soirée, du coup on a appelé les services de l'ordre."
"Si on n'appelait pas la police à ce moment-là, c'était non-assistance à personne en danger", assure-t-il.
Plusieurs voisins sont sortis dans le couloir pour comprendre ce qu'il se passait. "Mon voisin d'en face a entendu quelqu'un qui disait qu'il voulait tuer sa femme et ses enfants", raconte un autre habitant de l'immeuble.
Ce dernier ajoute que l'homme criait beaucoup et tenait des "propos complètement incohérents". "Il parlait de serpent... Je ne comprenais rien. Il criait, il était fou. Il était complètement perdu."
Les premiers policiers à être intervenus ont entendu les cris d'une femme appelant au secours, mais n'ont pas pu pénétrer dans l'appartement clôt par une porte blindée.
• Son compagnon hospitalisé sous contrainte
Lorsque les forces de l'ordre pénètrent enfin dans l'appartement, elles sont accueillies par le suspect, alors armé de deux couteaux. Il sera finalement interpellé à l'aide d'un pistolet électrique, après avoir tenté de les agresser. "Il parlait aux policiers mais on ne comprenait pas ce qu'il disait", précise un des voisins témoins des cris.
Cet homme de 32 ans a été initialement placé en garde à vue pour meurtre par conjoint. Plus tard dans la journée, il a été hospitalisé sous contrainte, a indiqué mercredi le parquet d'Evry.
"L'état de santé du concubin de la victime, âgé de 32 ans a été déclaré incompatible avec la mesure de garde à vue par les médecins l'ayant examiné sans qu'il puisse être auditionné", a expliqué Grégoire Dulin, procureur de la République, dans un communiqué diffusé dans la soirée.
Il est défavorablement connu de la justice avec trois condamnations entre 2014 et 2016 pour violences par ascendant et conduite sans permis. La dernière condamnation remonte à 2017 pour des violences en réunion perpétrées trois ans plus tôt.
Le parquet a saisi la division de l'action territoriale de la police nationale de l'Essonne pour poursuivre les investigations. Une autopsie de la victime doit être menée ce mercredi matin.
• Deux enfants "marqués au visage" retrouvés dans l'appartement
Le corps sans vie de la trentenaire a été découvert dans la salle de bains. Deux enfants, de 4 et 7 ans, ont aussi été retrouvés dans l'appartement. Selon Aurore Bergé, ministre de l'Egalité entre les Femmes et les Hommes et de la Lutte contre les discriminations, il s'agit de la fille de la victime ainsi que son beau-fils.
Ces derniers ont été un temps recueillis chez le voisin qui a appelé la police. Ils étaient en état de choc, et présentaient plusieurs bleus sur leurs corps. "Ils étaient marqués, sur le visage, on voyait les marques des mains un peu", confie le voisin. "On leur a donné à manger, ils n'avaient pas mangé depuis deux jours. Ils étaient traumatisés." L'un des deux a demandé à plusieurs reprises à voir sa mère.
"Les examens médicaux des enfants réalisés cet après-midi mettent en évidence qu'ils ont également subi des violences", précise le parquet mercredi soir. Les deux enfants ont été "mis à l'abri dans un lieu adapté".
La ministre a remercié les secours et les forces de l'ordre pour leur intervention et a salué la réaction des voisins. Néanmoins, elle estime qu'il a y a eu "des dysfonctionnements" et précise qu'elle se rendra en Essonne dans les prochains jours.
"Les investigations se poursuivent pour déterminer les causes et les circonstances de la commission des faits" et "le parquet ouvrira, vendredi (...), une information judiciaire des chefs de meurtre par conjoint et violences sur mineurs de 15 ans par ascendant", précise Grégoire Dulin, procureur de la République.
Le meurtre de la jeune femme est le troisième féminicide recensé en France en 2025, huit jours après le début de l'année seulement. En 2024, le ministère a recensé a minima 92 féminicides.
3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences
Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). Il est gratuit et anonyme.
Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).