Essonne: les locataires d'un immeuble social contraints de payer des milliers d'euros de frais de chauffage

En ce mardi 15 octobre, jour de remise en route de bon nombre de systèmes de chauffage collectif, la question de la chauffe d'un bâtiment de Saintry-sur-Seine donne des sueurs froides aux locataires.
Dans ces logements sociaux de la petite ville essonnienne, depuis 2020, les habitants vivent un calvaire. Chaque année, les locataires font face à des hausses de charge et à des régularisations mirobolantes de leurs frais de chauffage.
"C'est calculé n'importe comment!", s'exclame auprès de BFM Paris Île-de-France l'une des habitantes de l'immeuble, Michelle Gathelier, face à la dernière facture reçue par les locataires: 24.000 euros de chauffage pour une année.
"On est très mal chauffés"
D'après les locataires, les charges ont considérablement augmenté ces dernières années. "Les gros points négatifs, ce sont les pellets de bois et le nettoyage du local en commun que l'on n'a pas. En cumulé, ça représente environ 100.000 euros sur sept ans", décrit Gilles Kubica, habitant de l'immeuble depuis neuf ans.
De plus, ces augmentations interviennent alors que les services au sein du bâtiment ne sont pas de bonne facture selon les locataires. "On est très mal chauffés, sans arrêt avec des interruptions de chauffage et d'eau chaude, ce qui est très désagréable", déplore Michelle Gathelier.
De son côté, le bailleur social a poursuivi cinq des locataires, mais les demandes ont à chaque fois été déboutées. Le bailleur doit ainsi rembourser à Gilles Kubica 1.700 euros, mais d'après ce dernier, depuis le mois de juin 2024, aucune trace du paiement n'a été relevée sur son compte.
Le bailleur social dit avoir proposé un échelonnement
Aux yeux de Blaise Ayeh Bekono, président de l'union locale de CLCV Habitations, la situation au sein de la résidence est ubuesque. "C'est d'abord, et avant tout, un logement social", rappelle le défenseur des droits des locataires.
"Mais quand vous avez un logement social et que vous vous retrouvez avec des régularisations de plusieurs milliers d'euros, comme je vois sur certaines de leurs factures, il y en a qui sont à 2.000, 3.000, 4.000 euros. À cela, vous n'avez pas d'explications. Et puis de surcroît, on vous convoque tribunal…", déplore-t-il.
Le bailleur social, Moulin Vert, se défend face au mécontentement des locataires, arguant que les augmentations ne sont que la répercussion des prix du marché. "De nombreuses personnes se sont tournées vers les pellets de bois, entraînant une hausse significative du prix des sacs (...). Le montant des charges a [donc] augmenté", justifie le bailleur social.
Moulin Vert ajoute aussi avoir proposé un échelonnement de paiement aux locataires afin d'adoucir les difficultés de règlement des résidents.