Crack à Paris: contre la création de salles de consommations, des collectifs saisissent le Conseil d'État

Salle de shoot (photo d'illustration) - AFP
Une dizaine de collectifs, dont Villette Village, contre les haltes "soins addictions" (HSA). Ces derniers ont d'ailleurs saisi le Conseil d'État d'un recours contre l'arrêté du ministre de la Santé du 26 janvier 2022 qui valide la création de ces nouvelles structures, a appris BFM Paris Île-de-France, confirmant une information du Parisien.
Ces haltes "soins addictions" sont des salles dédiées à la consommation de drogues. "C'est un espace de réduction des risques par usage supervisé et d'accès aux soins", précise le ministre des Solidarités et de la Santé. Ces dernières viennent prolonger le dispositif expérimental des "salles de consommation à moindre risque" (SCMR) qui a notamment donné lieu à l'ouverture d'une salle de shoot, dans le 10e arrondissement de Paris, en 2016.
"Une atteinte à la dignité de la personne consommatrice"
Pour les collectifs, ce qui coince avec les HSA, c'est qu'elles devraient permettre aux toxicomanes de fumer du crack. "Nous ne pouvons nous résoudre au maintien d’un dispositif qui génère insécurité et insalubrité pour les habitants et commerçants", déclarent les associations dans Le Parisien.
"Avec les SCMR, devenues HSA, l’on permet ainsi, sous la supervision de l’État et à la faveur d’une immunité pénale, l’injection de produits hautement toxiques, entraînant une forte dépendance et de multiples conséquences néfastes pour la santé et pour la vie sociale du consommateur, ajoutent leurs avocats dans le quotidien. Quelle que soit la finalité d’une telle supervision, c’est déjà, et en soi, un traitement dégradant et une atteinte à la dignité de la personne consommatrice."
Ces derniers se prononcent plutôt, d'après nos confrères, en faveur de la mise en place de mesures de désintoxication à l'hôpital: "le soin ne peut passer que par l’abstinence et non par la seule réduction des risques".