"Ciblage", "propagande": le SMS personnalisé de la maire d'Aubervilliers aux parents d'élèves passe mal

En cette rentrée scolaire, des parents d'élèves d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ont reçu un SMS de la maire de la ville, Karine Franclet, pour souhaiter un bon début d'année aux enfants.
Des SMS personnalisés. "J’espère que ce premier jour de rentrée s’est bien passé pour X et qu’il a pu faire de belles découvertes" ou encore, "chers parents, j’espère que ce premier jour de rentrée s’est bien passé pour X et qu’il a bien reçu son kit scolaire offert à chaque élève", ont pu lire certains parents.
La réception du message envoyé lundi, a su plaire à certains destinataires. "Ça fait plaisir qu'une maire s'intéresse aux enfants et à l'éducation", estime une riveraine au micro de BFM Paris Ile-de-France.
Tous les parents d'élèves ne l'ont pas reçu
Mais la démarche n'est pas du goût de tous. D’autant que tous les parents d’élèves ne l’ont pas reçu. "Est-ce qu'il n'y a pas un ciblage? Est-ce qu'il n'y a pas un détournement du service enseignement, pour des campagnes d'utilité de propagande?", s'interroge Nabilla Djebarri, mère d’élève et conseillère municipale à la ville d’Aubervilliers.
La maire de la commune s’en défend, estimant être dans son bon droit. Elle assure "qu'il n'y a pas eu de tri", "d'autant qu'on est dans un cadre légal".
"C'est juste un maire qui se soucie du bon déroulé de la rentrée de ses élèves", poursuit Karine Franclet, maire (UDI) d'Aubervilliers, sur BFM Paris Ile-de-France.
Interrogation sur l’utilisation des données personnelles
Trois élus ont décidé d’alerter le procureur de la République, en s’interrogeant notamment sur l’utilisation des données personnelles transmises par les parents d’élèves.
"On n'est pas tout à fait sûrs que cette transmission respecte la finalité pour laquelle les parents ont donné leur consentement", explique Pierre-Yves Nauleau, conseiller municipal d’opposition à la mairie d’Aubervilliers et avocat.
Il rappelle que les institutions prévoient la possibilité de se désabonner, "or ce message n'informe absolument pas les destinataires de la possibilité de se désabonner".
Les élus ont, en parallèle, invité les parents à effectuer un signalement auprès de la CNIL, la commission nationale de l’informatique et des libertés.