Agression antisémite à Paris: le suspect reconnaît les coups portés mais plaide la légitime défense

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP
L'homme interpellé ce mercredi 5 mars dans le cadre de l'enquête après une agression antisémite à Paris a reconnu avoir porté des coups à la victime lors de son audition, a appris BFMTV auprès du parquet. Il a néanmoins indiqué avoir agi en état de légitime défense.
Une expertise psychiatrique
Né en 1992, le mis en cause est déjà connu des services de police et de la justice. Il a notamment été condamné en septembre 2022 pour des faits de violences avec arme n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail, port d’arme de catégorie C et usage de stupéfiant et pour des faits de menaces de mort commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion. La procédure avait été classée sans suite en mars 2023 l’infraction n’étant pas suffisamment caractérisée.
Une expertise psychiatrique réalisée dans le temps de la garde à vue a conclu que l’état de santé de l’intéressé n’était pas compatible avec son maintien en garde à vue. Il a été conduit à l'infirmerie psychiatrique en fin d'après-midi mercredi. La garde à vue pourra être reprise après, s'il ne fait pas l'objet d'une hospitalisation.
Marco "va un peu mieux"
Vendredi 1er mars, Marco, 62 ans, sortait d'une synagogue du 20e arrondissement quand il a été violemment agressé par un homme. L'auteur présumé de l'agression avait ensuite pris la fuite à pied. Un témoin avait indiqué avoir entendu le suspect dire "sale juif".
Au micro de BFMTV, Marco a raconté que le mis en cause est passé, puis repassé trois minutes plus tard, s'adressant alors à lui: "C'est toi qui tues les gens à Gaza?". Marco lui a répondu: "Moi, je ne tue personne, je n'ai jamais tué personne".
L'homme s'est mis alors à le frapper. "Il m'a mis des coups-de-poing et un coup de tête et après, j'ai perdu connaissance", explique-t-il. Marco ne se souvient plus de ce qu'il s'est passé après.
Contacté par BFMTV ce mercredi après l'interpellation du suspect, Marco explique: "ça me fait plaisir, ils ont fait leur travail, ça a été rapide. Je ne me suis pas trompé sur la personne, je l'avais reconnue. Je vais un peu mieux, je cicatrise."