Évasion de Mohamed Amra: "une partie des suspects" des meurtres des agents pénitentiaires arrêtée

Une camionnette de prison criblée de balles est photographiée sur le site d'une attaque à la bélier qui a eu lieu en fin de matinée contre un péage routier à Incarville, dans l'Eure, dans le nord de la France, le 14 mai 2024. - ALAIN JOCARD / AFP
"Une partie des suspects" du double meurtre des agents pénitentiaires tués lors de l'évasion de Mohamed Amra, au péage d'Incarville dans l'Eure le 14 mai dernier, ont été arrêtés selon la procureure de Paris, Laure Beccuau.
Plusieurs personnes suspectées d'être impliquées dans les meurtres de Fabrice Moello et d'Arnaud Garcia (34 ans) "ont effectivement fait partie des personnes arrêtées" depuis samedi, jour de l'interpellation de Mohamed Amra en Roumanie. Mercredi 26 février au soir, 22 personnes étaient en garde à vue en France, a précisé la procureure sur France 5.
Tout ou partie de ces 22 personnes pourraient être présentés aux magistrats instructeurs jeudi ou vendredi en vue d'une mise en examen. Deux personnes ont en outre été arrêtées depuis samedi au Maroc, et une en Espagne.
Parmi toutes ces personnes, il y a, selon Laure Beccuau, des "profils extrêmement différents, des gens connus, très connus des services de police et de justice, des gens qui le sont moins ou pas".
"On peut considérer qu'autour de lui, Mohamed Amra a su recruter une équipe de fidèles qui ont su recruter des gens avec des spécialisations: vol de véhicules, maquillage, téléphonie...", a ajouté la procureure de Paris.
"Un témoignage remarquable" a permis de faire avancer l'enquête
"Chacun a eu un moment ou à un autre son rôle dans cette fuite, cette évasion", a-t-elle ajouté. La haute magistrate a tenu à souligner que "l'enquête a progressé grâce au comportement citoyen d'un certain nombre de témoins".
Elle a notamment évoqué "un témoignage particulièrement remarquable (qui) a pu faire progresser l'enquête". Il s'agit d'un "témoin périphérique" et non une personne ayant assisté à l'attaque d'Incarville, mais "d'un apport majeur", a-t-elle remercié.
Interrogée sur l'attitude souriante de Mohamed Amra en Roumanie devant les caméras, la procureure de la République de Paris a dit "comprendre que les familles aient été choquées". Elle a noté que son attitude avait ensuite évolué devant les juges d'instruction parisiens de la Junalco (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) et qu'il n'avait d'ailleurs "pas souhaité s'exprimer" sur son implication devant eux.
En parallèle des deux agents pénitentiaires tués le 14 mai à Incarville (Eure), trois autres avaient été blessés lors de l'évasion meurtrière du narcotrafiquant. Mohamed Amra, après plus de neuf mois de cavale et une opération d'enquête hors norme ayant nécessité l'implication de plus de 350 policiers, a été arrêté en Roumanie ce samedi 22 février.