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Nantes

En Loire-Atlantique, des étudiants contraints d'habiter au camping sur fond de tension locative

Les mobil homes attirent de plus en plus de touristes (illustration)

Les mobil homes attirent de plus en plus de touristes (illustration) - AFP

Alors que la rentrée scolaire vient de débuter, de nombreux étudiants nantais ont recours au camping pour éviter les galères liées au logement.

Une solution étonnante. La rentrée universitaire a sonné pour des milliers d'étudiants en France et cette échéance rime souvent avec beaucoup de changements, à commencer par un logement. Mais entre un budget restreint et la difficulté d'accéder à la location d'un bien, certains étudiants font le choix du camping.

"Plutôt pas mal"

Certains s'y mettent devant la facilité d'accès de ces logis qui ont parfois plus d'avantages qu'un traditionnel.

Au camping du Petit Port, à Nantes (Loire-Atlantique), France Inter a recueilli les témoignages d'étudiants qui ont opté pour le camping afin de se loger quelques mois, voire pour l'année scolaire. En faisant découvrir son logement, Anna, 21 ans, récente locataire d'un mobil-home, énumère les équipements et se réjouit même de l'espace à disposition.

"Je pensais que ça allait même être un peu plus petit, mais c'est plutôt pas mal", se réjouit l'étudiante en école d'ingénieur jusqu'au mois de mars."Au début, ça partait un peu d'une blague", ajoute-t-elle au micro de France Inter.

Une réponse au mal-logement

Pratique et surtout économique. Ces logements plutôt insolites répondent à une réalité: le mal-logement conjugué à une précarité étudiante grandissante. Selon le syndicat étudiant Unef, en 2025 le coût moyen de la vie a augmenté de 4,12% par rapport à la même période l'an dernier. Quant au logement, les loyers du privé ont augmenté de 2,46% et ceux du Crous de 3,26%.

En choisissant un mobil-home, ces nouveaux locataires s'évitent également des dossiers justificatifs à rallonge et parfois très rigoureux, sans promesse de logement à la clé.

C'est le cas de Silas, 24 ans, qui a opté pour cette option pour ne "pas avoir justement à passer par des agences, faire des visites, attendre la validation d'un dossier ou non, et peut-être même payer juillet et août". Et de résumer: "donc c'est vrai que c'était une offre avantageuse pour moi".

Il faut dire que les gérants de camping ne semblent pas fermés à l'idée d'accueillir des étudiants, bien au contraire. Au Petit Port, le gérant Luc Bonneau admet ne pas avoir les mêmes exigences qu'une agence immobilière.

"On se fait un dossier de pré-réservation, bien sûr, comme tout, on contrôle. [...] Tant que les parents se portent caution, moi, ça me suffit", explique-t-il.

Entre 30 et 40 étudiants seront hébergés dans ces mobil-homes. Mais seulement jusqu'au mois de juin, lorsque les touristes les remplaceront pour les vacances d'été.

Lilian Pouyaud