Marseille: plusieurs centaines de soignants mobilisés contre l'obligation vaccinale ce jeudi
Chants et poings levés. À l'appel des syndicats CGT et Sud Santé, plusieurs centaines de soignants ont manifesté ce jeudi devant l'hôpital Nord de Marseille et celui de la Timone. Ils protestent notamment contre la vaccination obligatoire des soignants.
"Nous ne sommes pas contre la vaccination, nous sommes contre l'obligation", déclare Hervé Karagulian, secrétaire adjoint du syndicat Sud Santé, au micro de BFM Marseille. "Je suis moi-même vacciné et je voudrais que mes collègues, qui ont peut-être besoin d'un peu plus de temps de réflexion, aient le temps encore de réfléchir et de pouvoir continuer à travailler, même sans vaccin."
"Vient un temps où ces personnes-là n'auront plus le loisir de faire grève"
En visite ce jeudi à Aix-en-Provence, Olivier Véran s'est exprimé sur la situation sanitaire locale mais a également commenté ce préavis de grève.
Le ministre de la Santé a tenu à rappeler qu'un "débat démocratique" avait eu lieu à "l'Assemblée nationale et au Sénat" et qu'"une majorité écrasante de la représentation nationale" s'était "prononcée en faveur de "la vaccination obligatoire".
Olivier Véran a par ailleurs évoqué le but de l'obligation vaccinale: "la loi va s'appliquer et sera accompagnée dans la douceur, mais de manière résolue pour arriver à cet objectif que les soignants, celles et ceux qui soignent, ne soient pas celles et ceux qui risquent de contaminer les personnes qui n'ont absolument pas demandé à tomber malade". Il s'est, par la suite, montré plus ferme.
"J'ai vu qu'il y avait un ou deux syndicats qui avaient fait un appel à la grève", a-t-il expliqué." Vient un temps où ces personnes-là n'auront plus le loisir de faire grève puisque par définition cette obligation vaccinale s'appliquera."
"C'est une question d'éthique personnelle"
Présente à ses côtés, le Dr Laurence Maulin, médecin infectiologue à l'hôpital d'Aix-en-Provence, a également donné son avis sur le refus de l'obligation vaccinale des soignants.
"On a perdu des patients liés à des clusters intra-hospitalier, parce qu'on avait des soignants qui ne se savaient pas porteurs du virus et qui l'ont transmis, raconte-t-elle. Il est inadmissible aujourd'hui, alors qu'on a un outil efficace qui est la vaccination, que des gens qui veulent continuer à rester dans le soin ne se fassent pas vacciner. Ce n'est pas une question de libertés individuelles, c'est une question d'éthique personnelle."
Le Conseil constitutionnel a mis fin au suspense, ce jeudi après-midi, en validant l'extension du pass sanitaire ainsi que la vaccination obligatoire des soignants.
De leurs côtés, les soignants grévistes de Marseille ne comptent pas s'arrêter là et prévoient de manifester, avec les anti-pass sanitaire, ce samedi après-midi sur le Vieux Port.