Vaccination obligatoire des soignants: préavis de grève illimitée déposé dans les hôpitaux à Marseille

Les syndicats Sud Santé et CGT contestent la vaccination obligatoire des soignants à partir du 15 septembre. Ils ont déposé deux préavis de grève illimitée au sein de l'AP-HM et l'hôpital Edouard Toulouse, à Marseille.

Ils dénoncent la vaccination obligatoire et des conditions de travail trop difficiles. Deux syndicats -Sud Santé et CGT- ont chacun déposé un préavis de grève illimitée dans les hôpitaux de Marseille à partir de cette semaine. Deux rassemblements sont aussi prévus jeudi prochain devant l'hôpital Nord et la Timone.

Dégradation des conditions de travail

Les syndicats protestent notamment contre la vaccination obligatoire des soignants à partir du 15 septembre. Passé cette date, celles et ceux qui refuseraient d'être vaccinés contre le Covid-19 seront interdits d'exercer avec une suspension de salaire.

"Au début, ça ne dérangeait personne qu'on travaille avec le Covid, aujourd'hui ça dérange tout le monde", déplore auprès de BFMTV Yasmina, aide-soignante et secrétaire générale du syndicat Sud Santé à l'hôpital Nord, qui dénonce le manque de moyens et l'épuisement du personnel.

S'ils assurent ne pas être anti-vaccin, les soignants ne comprennent pas pourquoi ils sont aujourd'hui pointés du doigt. Et ils craignent une nouvelle dégradation des conditions de travail si des agents non-vaccinés venaient à être suspendus.

Une "guerre loin d'être finie"

"Sachant qu’on n’a pas d’effectif, quand on va commencer à laisser les agents à l’entrée de l’hôpital, en terme de conséquence, ça va être terrible. Alors qu’on sera en pleine quatrième vague (...) on va sanctionner des agents et les laisser à la maison?", s'interroge Guillaume Algrin, secrétaire général du syndicat CGT Hôpitaux Sud de l'APHM.

Une inquiétude partagée par Kader Benayed, secrétaire adjoint du syndicat Sud Santé dans les Bouches-du-Rhône. Dans les hôpitaux, les trois vagues de Covid-19 ont laissé des traces et les promesses du Ségur de la santé semblent loin.

"Les soignants se sentent dupés. Toute cette défiance au niveau des masques, du matériel, des effectifs, des salaires... Ça affaiblit le moral. C'est comme un guerrier, quand vous l'envoyez sur un théâtre de guerre et qu'il n'a pas le moral, on perd la guerre. Et la guerre contre le Covid, elle est loin d'être finie", alerte Kader Benayed.

Benjamin Rieth Journaliste BFM Régions