"J'ai connu Nixon": les souvenirs du chef lyonnais Pierre Orsi qui raccroche après 70 ans de cuisine

Le 27/02 à 19h41

Le chef Lyonnais Pierre Orsi, 85 ans, va définitivement fermer sa brasserie Cazenove ce vendredi 28 février. À la veille de son dernier service, il raconte à BFM Lyon 70 ans de souvenirs.

À 85 ans et après 70 ans dans le milieu de la cuisine, le chef lyonnais Pierre Orsi assurera son dernier service au restaurant Cazenove dans le 6e arrondissement de Lyon, dans la soirée de ce vendredi 28 février. À la veille de ranger définitivement son tablier, il confie se sentir "en paix et tranquille".

"Il faut tourner une page", déclare-t-il à BFM Lyon.

La décision n'a pas été dure à prendre, mais elle a notamment été motivée par le départ en retraite de son maître d'hôtel, présent dans la structure depuis 34 ans.

"Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on prend une décision comme ça (...) Et j'ai cherché quand même à le remplacer, mais à ce niveau de qualité, de sérieux et de professionnalisme, je n'ai pas trouvé", assure-t-il.

Paul Bocuse, "un second père"

Au moment d'éteindre définitivement les fourneaux, le chef lyonnais revient sur 70 ans de souvenirs. Sa carrière a commencé à l'âgé de 15 ans, sous l'égide d'un autre chef lyonnais très connu.

"J'ai eu un maître d'apprentissage exceptionnel qui était Paul Bocuse en 1955. Comme apprentis, il y avait notamment Roger Jaloux qui est resté 35 ans. Vous savez un maître d'apprentissage, c'est comme un second père. Et on a essayé de lui ressembler", rapporte Pierre Orsi.

Cette longue carrière lui a permis de recevoir un bon nombre de clients puisque selon lui, le restaurant servait jusqu'à 200 couverts par jour.

"J'ai connu Nixon"

Meilleur ouvrier de France en 1972, Pierre a aussi servi de grands noms, comme le 37e président des États-Unis, au moment où il y travaillait. "J'ai connu Nixon, quand je travaillais aux États-Unis. On avait privatisé le Century Plaza hôtel", se souvient-il.

Mais son meilleur souvenir reste l'accueil des personnalités politiques du G7 en 1996 à Lyon. "Faire le repas du G7, deux fois de suite, ça marque. Les journalistes et les photographes étaient interdits, mais j'avais déguisé un photographe en cuisinier pour avoir ce souvenir qu'on a eu et ils ont posé avec nous. Je reconnais que faire un G7 en petit comité, ça marque quand même", se remémore-t-il.

Le chef lyonnais Pierre Orsi a cuisiné pour les hommes politiques du G7, à deux reprises à Lyon. © DR

"Je ne vais pas m'ennuyer"

Après avoir consacré 70 ans de sa vie à la gastronomie, Pierre Orsi n'a pas peur de s'ennuyer après sa retraite.

"Je ne vais pas m'ennuyer, je ne me suis jamais ennuyé. Les années qui vont venir, la famille va passer d'abord, les enfants et les petits-enfants. Je vais essayer de leur donner de la présence, de la joie, du bonheur", conclut-il, souriant.