"Le restaurant est vide": la colère des restaurateurs lyonnais lésés par les manifestations

"Un ras-le-bol." Au lendemain du 10e jour de manifestation contre la réforme des retraites, les restaurateurs lyonnais tirent la sonnette d'alarme. Car les différentes mobilisations entraînent une baisse de fréquentation de leurs établissements, et par conséquent, une perte de chiffre d'affaires.
"Là, ce midi, on est à l'extrême", expliquait hier au micro de BFM Lyon Bruno Dupuis, gérant du restaurant "À nos mères", dans le 3e arrondissement, près du parcours de la manifestation. "C'est-à-dire que le restaurant est vide. Complètement. Pas de clients. Rien."
Des répercussions sur les autres jours
Pour ce restaurateur, la perte ne se limite pas au service du midi les jours de manifestation. "C'est un impact économique conséquent, qui ne se rattrape pas (...) Généralement, ça entraîne une journée quasi-morte."
Lorsque les manifestations ont lieu un mardi, cela peut même entraîner une baisse de fréquentation sur toute la semaine.
"Avec une manifestation le mardi, ça va être une semaine à zéro jusqu'au samedi soir", déplore Lezana Totolaku, gérante du bar-restaurant "L'Antonin", dans le 2e arrondissement de Lyon.
Ce mardi, cette restauratrice a même décidé de fermer complètement son établissement, pour éviter les dégradations comme celles de la semaine passée, où la façade du restaurant avait été taguée en marge de la manifestation.
"On est presque à zéro"
Même sans fermeture des restaurants et commerces, les mobilisations récurrentes ont un sérieux impact sur les finances des établissements.
"Dès qu'il y a des manifestations, il n'y a personne, et on se retrouve avec la marchandise qui finit à la poubelle. C'est un désastre", poursuit Lezana Totolaku. "Parce que moi, de base, je dois sortir six salaires, et de l'autre côté, le chiffre d'affaires, on est presque à zéro."
Des pertes constatées par l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) du Rhône. "On est à zéro" sur les jours de manifestations, explique Thierry Fontaine, son président départemental.
"Mais les autres jours, on est à -30, -40, -60%. Il y a des gens qui divisent par cinq. C'est-à-dire que des gens faisaient 100 couverts tous les midis, et ils se retrouvent avec 20 couverts tous les midis, et zéro le jour de la manif."
Face aux conséquences économiques des manifestations pour les commerçants, l'UMIH demande à l'Etat de rétablir le chômage partiel pour les établissements concernés.