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Yémen: "à cause des maladies" et de la malnutrition, un enfant meurt toutes les 10 minutes

Un enfant yéménite victime de malnutrition - Image d'illustration

Un enfant yéménite victime de malnutrition - Image d'illustration - Ahmad Al-Basha - AFP

Selon des responsables de l'UNICEF, "le Yémen est aujourd'hui un enfer sur terre pour chaque garçon et fille."

Plus les jours passent, plus la situation du Yémen, pays de la péninsule arabique frappé par une sanglante guerre qui oppose des rebelles yéménites chiites Houtis soutenus par l'Iran et une coalition de pays arabes menée par l'Arabie Saoudite, empire. Fin octobre, le prestigieux New York Times avait tenté de mobiliser l'opinion publique en publiant des clichés d'une enfant victime de malnutrition, tragiquement disparue depuis. 

Vendredi dans le cadre d'une conférence de presse qui se tenait à Amman en Jordanie, le directeur de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Geert Cappelaere a dressé une insupportable esquisse de la situation. Dans son allocution, ce dernier a expliqué que "toutes les 10 minutes, un enfant meurt en raison de maladies pouvant être évitées. Le Yémen est aujourd'hui un enfer sur terre, non pas pour 50 à 60% des enfants, c'est un enfer sur terre pour chaque garçon et fille au Yémen"

"Les chiffres, en fait, ne disent pas grand chose mais sont importants car ils nous appellent tous à réaliser à quel point la situation est devenue désastreuse", a-t-il encore dit.

Ce responsable avait déclaré jeudi à l'AFP que 1,8 million d'enfants âgés de moins de cinq ans étaient en situation de "malnutrition aigüe".

Une situation sanitaire intenable

De son côté, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait aussi appelé vendredi à la fin des "violences" pour éviter que le pays ne tombe dans un "précipice".

Le conflit a fait près de 10.000 morts, en majorité des civils, et provoqué la pire crise humanitaire au monde. Au-delà des cas de famine, la population souffre de maladies comme le choléra.

Au cours de la conférence de presse, la situation particulièrement préoccupante à Hodeida a été évoquée. Cette ville portuaire de l'ouest du pays tenue par les rebelles, pourrait petre reprise par le gouvernement.

"Le port de Hodeida est un point vital pour 70 à 80% de la population yéménite (...) parce que c'est seulement via Hodeida que sont acheminées les livraisons commerciales et humanitaires qui nous permettent de fournir l'aide au nord du pays", a-t-il expliqué. 

"Avec l'assaut sur Hodeida, on ne craint pas seulement pour les vies de centaines de milliers d'enfants (dans la région) mais aussi nous craignons l'impact que cela aura sur les enfants dans le nord du pays", a-t-il ajouté.

H.S. avec AFP