Trump n'a pas le droit de bloquer ses opposants sur Twitter, selon la justice américaine

Donald Trump - NICHOLAS KAMM / AFP
Non, le compte Twitter @RealDonaldTrump, la session via laquelle le président des Etats-Unis tweete frénétiquement, n'a pas le droit de bloquer des utilisateurs du réseau social en raison des opinions politiques qu'ils y tiennent. Ce mercredi, la juge fédérale, Naomi Reice Buchwald, a ainsi rendu son arrêt:
"Cette affaire nous demande d'établir si un personnage exerçant une fonction publique peut, en conformité avec le premier amendement, 'bloquer' une personne sur son compte Twitter en réponse aux opinions politiques professées par cette personne, et si cette analyse diffère dans le cas où le personnage public est le président des Etats-Unis. La réponse à ces deux questions est non."
Une telle initiative de la part du président des Etats-Unis est donc tenue pour inconstitutionnelle et violant le premier amendement. "Le Congrès n'adoptera aucune loi relative à l'établissement d'une religion, ou à l'interdiction de son libre exercice ; ou pour limiter la liberté d'expression, de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d'adresser au Gouvernement des pétitions pour obtenir réparations des torts subis", stipule ce dernier.
"Un forum public"
Pour le gouvernement américain cependant, le fait que certains internautes soient bloqués par le compte @RealDonaldTrump ne les empêche pas de pouvoir lire les tweets, comme l'exécutif l'a fait observer. La juge a toutefois déclaré que les priver de toute possibilité d'interagir directement avec le président des Etats-Unis sur Twitter était "une vraie, quoique ténue, atteinte à leur expression".
Le recours en justice à ce propos avait été déposé par le Knight First Amendment Institute, représentant sept internautes bloqués par le compte de Donald Trump. Pour les membres de ce groupe, ce dernier constitue "un forum public" dont ils ne peuvent être écartés. La justice leur a donc donné raison.