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Taxer les pétroliers... Pourquoi pas en France ?

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Conséquence de la flambée des prix des carburants, l’Italie met en place la taxe Robin des Bois pour taxer plus les compagnies pétrolières.

Le conseil des ministres italien a annoncé hier un certain nombre de mesures pour faire face au problème du prix des carburants. Des mesures a priori populaires mais qui laissent perplexes syndicats et associations de consommateurs. Le gouvernement a effectivement décidé d'aider d'abord les professionnels (transport, pêche et agriculture) qui bénéficieront au moins jusqu'à la fin de l'année d'une TVA réduite à 5% sur le gazole. Il a aussi confirmé l'instauration d'une taxe dite « Robin des Bois », consistant à « prendre aux riches pour donner aux pauvres ». Les groupes pétroliers devront ainsi restituer une partie des énormes recettes issues de la hausse du prix du baril. Un impôt dénommé IRES (impôt sur les sociétés) passera de 27 à 33%. Des recettes que le gouvernement utilisera pour aider, en particulier, les personnes âgées les plus démunies.

La taxe Robin des Bois qui s'appliquera aussi aux secteurs des banques et des assurances devrait rapporter, selon le ministre de l'Economie Giulio Tremonti, environ 4 milliards d'euros en 2009.

Transposable en France ?

En France, le groupe pétrolier Total s'est retrouvé en première ligne avec la flambée des prix à la pompe. Les attaques se sont multipliées pour faire pression sur Total et ses profits, en constante hausse grâce au cours du prix du baril de pétrole. Ainsi, Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, a demandé au gouvernement de « taxer » davantage les dirigeants du groupe pétrolier français Total qui « se goinfrent » alors que les cours du brut explosent. De même, Ségolène Royal, présidente PS de la Région Poitou-Charentes, a estimé que les « profits » de Total étaient « un bien collectif » qui devaient être « prélevés » en faveur des énergies renouvelables.

Des demandes que l'UMP a taxées de « démagogie » et de « populisme ». Selon Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP, « il faut savoir que Total fait 90 à 95% de son chiffre d'affaires à l'étranger et qu'il ne faudrait peut-être pas les pousser trop pour qu'ils aillent s'installer dans un autre pays. Là, on aura gagné le gros lot ».

La rédaction et Didier Maingo