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Syrie: la Turquie accuse les forces kurdes de violer l'accord de cessez-le-feu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un meeting à Ankara, le 10 octobre 2019

Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un meeting à Ankara, le 10 octobre 2019 - Adem ALTAN / AFP

Selon la Turquie, les forces kurdes auraient mené plusieurs attaques malgré la trêve annoncée jeudi.

La Turquie a accusé samedi les forces kurdes de violer la trêve annoncée jeudi dans le nord de la Syrie, qui impliquait un retrait de ces dernières de la zone frontalière en échange de l'arrêt de l'offensive turque.

"Les forces armées turques respectent totalement l'accord" négocié jeudi avec les États-Unis, a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué. "Malgré cela, des terroristes (la Turquie qualifie ainsi les forces kurdes, ndlr) ont mené un total de 14 attaques dans les dernières 36 heures".

Le ministère a précisé que 12 des attaques provenaient de la ville frontalière syrienne de Ras al-Ain, une de Tal Abyad et une autre de la région de Tal Tamr, indiquant que divers armements légers et lourds, dont des roquettes, avaient été utilisés.

Plus tard dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d'"écraser les têtes" des combattants kurdes s'ils ne se retiraient pas de la zone dans le délai expirant mardi.

"Dès que le délai de 120 heures expire, nous reprendrons là où nous nous étions arrêtés et continuerons à écraser les têtes des terroristes", a déclaré le président turc dans un discours.

La trêve semble avoir volé en éclat dès vendredi

Après des pourparlers avec les États-Unis, la Turquie avait annoncé jeudi accepter de suspendre son offensive en Syrie pour cinq jours. Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu vendredi qu'il reprendrait ses opérations militaires contre les forces kurdes si ces dernières ne se retiraient pas rapidement de la zone frontalière du nord-est syrien, où la Turquie veut établir une "zone de sécurité".

Dès vendredi, la trêve semblait avoir volé en éclat. Au moins 14 civils ont été tués vendredi dans le nord de la Syrie par des raids aériens turcs et des bombardements à l'artillerie des rebelles pro-Turcs, qui poursuivaient leur offensive contre les forces kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Interrogé à Bruxelles par des journalistes sur l'accord de cessez-le-feu arraché jeudi au président Erdogan, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a reconnu qu'il n'avait pas été "instantanément" mis en oeuvre par les belligérants. Il a pointé des problèmes de "coordination" pour assurer "un retrait sécurisé des combattants des YPG (Kurdes des Unités de protection du peuple) de la zone contrôlée par les Turcs couverte par l'accord".

C.M. avec AFP