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Syrie: des raids meurtriers se poursuivent dans la région d'Idleb, les condamnations se multiplient

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Depuis mi-décembre, 80 civils dont de nombreux enfants ont trouvé la mort dans cette région du nord-ouest du pays.

Depuis plusieurs jours, la situation empire en Syrie et en particulier dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest du pays. Mardi, ce sont huit civils, dont cinq enfants, qui ont été tués dans des raids aériens russes sur un village du nord-ouest du pays abritant des déplacés, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Depuis le 16 décembre, les forces du régime, soutenues par l'aviation russe, ont intensifié leurs bombardements dans cette région tandis que de violents combats au sol les opposent aux groupes jihadistes et rebelles. Au total, 80 civils auraient perdu la vie. 

La situation aurait d'ailleurs pu s'envenimer encore plus lundi passé, lorsque des membres des forces du régime syrien ont encerclé lundi un poste d'observation turc dans cette même province.

"Les forces du régime ont encerclé le poste d'observation turc d'Al-Surman après avoir reconquis plusieurs villes et villages" près de la ville-clé de Maaret al-Noomane, dans le sud-est de la province d'Idleb, avait précisé le directeur de cette même ONG, Rami Abdel Rahmane.

Le régime reprend 46 villages 

Ces nouvelles offensives du régime correspondent à la volonté de ce dernier de reprendre, en collaboration avec l'aviation russe, plusieurs territoires de la région. 

Depuis jeudi, elles ont pris le contrôle de 46 villages dans le secteur, a de nouveau indiqué l'OSDH, et elles se rapprochent désormais d'une ville-clé dans le sud d'Idleb.

"Les forces du régime sont désormais à quatre kilomètres de Maaret al-Noomane", a encore indiqué Rami Abdel Rahmane.

D'autres groupuscules jihadistes et rebelles sont présents dans la région qui abrite par ailleurs quelque trois millions de personnes, dont la moitié ont été déplacées depuis d'autres parties du pays reconquises par Damas.

La Turquie et la France condamnent 

Ce mardi, la Turquie était encore en pourparlers avec la Russie pour essayer d'obtenir un nouveau cessez-le-feu dans la province, avait annoncé un porte-parole de la présidence turque, alors que Paris avait condamné les frappes aériennes. 

"Nous suivons de près le processus en vue de mettre fin aux bombardements. Ces bombardements doivent cesser immédiatement à la faveur d'un nouveau cessez-le-feu. C'est notre principale attente de la partie russe", avait déclaré ce dernier, au cours d'une conférence de presse à Ankara.

L'armée turque est déployée dans douze postes d'observation dans la région d'Idleb en vertu d'un accord conclu en septembre 2018 entre Moscou, un allié du régime syrien, et Ankara, qui parraine les rebelles, pour éviter une offensive du gouvernement de Damas contre la région.

L'accord prévoyait la mise en place d'une "zone démilitarisée", de 15 à 20 kilomètres de large, pour séparer les zones gouvernementales des territoires rebelles et jihadistes, dans la province d'Idleb, mais aussi les régions voisines d'Alep, de Hama et de Lattaquié.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti dimanche l'Europe que son pays ne pouvait faire face à lui seul à un nouvel afflux de Syriens fuyant l'intensification des bombardements dans la province d'Idleb, une des dernières régions en Syrie qui échappent au contrôle du régime.

Hugo Septier avec AFP