Qui est François Legault, le nouveau Premier ministre québécois?

François Legault. - MARTIN OUELLET-DIOTTE / AFP
Les élections générales québécoises ont rendu leur verdict ce lundi: pour la première fois depuis de longues années, les libéraux ne dirigeront pas le Québec et, pour la première fois depuis 1966, l'exécutif de la province ne reposera pas entre les mains de ces derniers ni des indépendantistes du Parti québécois. En effet, les électeurs ont choisi de confier 74 sièges sur les 125 que compte l'Assemblée nationale du Québec à la Coalition Avenir Québec (CAQ), un parti relativement jeune car fondé en novembre 2011, et qui ne disposait que de 21 sièges dans la précédente législature.
Mais, pour nouveau qu'il puisse apparaître, ce parti n'est pas conduit par un perdreau de l'année. François Legault, qui s'apprête à devenir le Premier ministre du Québec, est ainsi une figure aussi atypique que bien connue de la classe politique québécoise.
Un ancien homme d'affaires
Cet homme marié et père de deux enfants est né il y a 61 ans. Le média local Le Soleil rappelle que ce comptable de formation, aujourd'hui multimillionnaire, est issu d'une famille modeste, menée par une mère au foyer et un père maître de poste. Après des études de commerce, François Legault entre au cabinet d'audit Ernst&Young, et exerce dans la vente ou le département marketing de compagnies aériennes. C'est à l'âge de 29 ans, en 1986, que sa vie prend un tournant, lorsqu'il investit 50.000 dollars (qu'il assure avoir emprunté sans en avertir sa famille) pour cofonder Air Transat.
Après une douzaine d'années à la tête de cet acteur du domaine aérien québécois, il se lance en politique, comme le note Radio Canada. Alors indépendantiste, François Legault est élu député "péquiste" (dérivé de PQ, le sigle de cette formation) en 1998 et aussitôt nommé ministre de l'Industrie puis de l'Education nationale. Il occupe cette fonction quatre ans puis prend en charge le ministère de la Santé, de 2002 à 2003. Il est de nouveau élu député en 2012.
Revirement
Mais entre-temps, ses options politiques ont changé. Créant donc la Coalition Avenir Québec, François Legault s'affirme désormais "nationaliste" plutôt que sécessionniste. Il se veut ainsi le tenant d'un Québec aux prérogatives fortes, mais inclus dans le Canada. En tenant du centre-droit, il a essentiellement axé sa campagne sur l'assainissement des finances publiques, mais aussi sur une révision à la baisse du nombre de migrants acceptés dans la province. Il a ainsi annoncé qu'il souhaitait voir ce nombre baisser de 20% dès l'année prochaine.
François Legault lie cette thématique à la protection de la langue française, une question sensible dans une région du monde anglophone. "Je suis d'abord un grand nationaliste. Je suis fier de parler français et je suis fier de ce qu'on a fait au Québec. Donc, je m'identifie au Québec d'abord. Et ça, quoi qu'il arrive, ça n'a pas changé. Notre langue est vulnérable, et il faut que ça reste une priorité très importante de développer et de protéger notre langue", a déclaré François Legault au Soleil.