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Prise d'otages : « Pas de danger de mort, a priori »

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Les ravisseurs camerounais de 10 expatriés dont 7 Français jouent la montre face aux autorités. Mais la vie des otages ne semble pas menacée.

Quatre jours après l'enlèvement, dans la nuit de jeudi à vendredi, de 10 personnes dont 7 Français du secteur pétrolier à Bakassi au Cameroun, les motivations des ravisseurs restent floues. Samedi, les Bakassi Freedom Fighters (BFF) ont annoncé vouloir tuer les otages un par un. Les autorités françaises et camerounaises restent totalement muettes sur cette affaire et le chef des ravisseurs, le commandant Dari a assuré être prêt à garder les otages « très longtemps » dans la forêt.

La péninsule de Bakassi, dont les eaux sont potentiellement riches en pétrole et en gaz, est une région très instable et de nombreux groupes armés y sont actifs. Elle a été rétrocédée au Cameroun par le Nigeria le 14 août après 15 ans d'un différend frontalier. Les BFF estiment que cette rétrocession s'est faite sans consulter les populations locales.

« Ils n'ont aucun intérêt à les tuer »

Roger Poirier travaille pour Surtymar, une société spécialisée dans la sûreté maritime, notamment dans la zone où les Français ont été enlevés. Cette prise d'otages est une situation qu'il connaît bien : « Des enlèvements d'expatriés, il y en a régulièrement. En général, ça se résout en 1 à 2 semaines. Pour l'instant, ils ne demandent rien, ils demandent à discuter avec le gouvernement du Cameroun. Donc on peut imaginer que c'est politique, ils voudraient certainement gérer une partie des revenus du pétrole. Ils voudraient avoir une certaine autonomie, un droit de regard et un pourcentage un peu plus significatif ».

Selon lui, les otages ne sont pas en danger de mort : « Ils n'ont aucun intérêt à les tuer. S'ils les tuent, ça va être une chasse à l'homme puisqu'ils vont avoir contre eux tout le pouvoir politique, les pays à qui appartiennent les otages et ils ne pourront rien négocier ».

La rédaction et Antoine Arlot