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Pologne: le maire de Gdansk, blessé au couteau, est mort

Le maire de Gdansk.

Le maire de Gdansk. - Simon Krawczyk / AFP

Le maire de la ville polonaise de Gdansk attaqué dimanche soir au couteau, est mort. L'hôpital universitaire locale l'a annoncé ce lundi.

Le maire du grand port polonais de Gdansk, Pawel Adamowicz, 53 ans, blessé au couteau dimanche soir aux alentours de 20h par un agresseur lors d'un événement public, est mort, a annoncé lundi un médecin de l'hôpital universitaire de sa ville. 

"En dépit de tous nos efforts, on n'a pas réussi à le sauver", a dit le docteur Tomasz Stefaniak, cité par l'agence PAP. "Pawel Adamowicz, maire de Gdansk, homme de Solidarité et de liberté, un Européen, mon bon ami, a été assassiné. Qu'il repose en paix", a tweetté Donald Tusk, président du Conseil européen et ancien Premier ministre libéral polonais, né à Gdansk. 

La victime était maire de Gdansk depuis vingt ans 

Personnalité libérale très populaire, maire de Gdansk depuis 1998, Pawel Adamowicz a été frappé de plusieurs coups de couteau par un agresseur de 27 ans, sorti il y quelques semaines de prison où il avait purgé plus de cinq ans de détention pour des attaques à main armée contre des banques. Opéré pendant la nuit durant cinq heures, Pawel Adamowicz n'arrivait plus à respirer tout seul et était resté branché sur des appareils de soutien de la vie. 

Le maire, âgé de 53 ans, avait perdu une "quantité énorme" de sang, ce qui a provoqué une hypoxie (diminution du taux d'oxygène dans le sang), avait indiqué quelques heures plus tôt le chef des services de santé de la région, le Dr Jerzy Karpinski. Le manque d'oxygène dans tout l'organisme cause d'importants dommages à tous les tissus, a-t-il expliqué.

Choc

L'agression a provoqué un choc en Pologne, pays qui n'a pratiquement pas connu d'incident violent de ce genre depuis la chute du communisme il y a trente ans, hormis l'assassinat par balle à Lodz en 2010 d'un membre du PiS (Droit et Justice, conservateur) par un homme jugé responsable de ses actes, qui avait invoqué sa "haine" de ce parti, alors dans l'opposition. 

L'agresseur s'en est pris au principal parti d'opposition, la Plateforme civique (PO). Avant d'être interpellé sur le podium où il a poignardé Pawel Adamowicz, cet homme a affirmé avoir été jeté en prison, alors qu'il était innocent, et "torturé" par la PO, soutien de la candidature d'Adamowicz aux municipales de l'automne dernier (que ce dernier a remporté haut la main avec plus de 64% des voix). "C'est pourquoi Adamowicz meurt", a-t-il lancé.

Santé psychique très dégradée

Mais, d'après les premiers renseignements, les motivations de l'agresseur, identifié comme Stefan W., semblent plus personnelles que politiques. Lors de son séjour en prison, sa santé psychique se serait fortement dégradée, selon les médias. Il était entendu lundi par le parquet de Gdansk qui devait très probablement le mettre en examen pour meurtre. 

Les Polonais s'interrogent aussi sur la sécurité entourant l'événement public, assurée par une société privée. Selon des témoins, l'agresseur était muni d'un badge "médias" qui lui aurait permis de monter sur le podium avec son couteau de 14,5 centimètres.

Robin Verner avec AFP