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Policier blanc non-inculpé: la presse américaine dénonce "l'injustice"

La une du New York Post datée du 4 décembre 2014.

La une du New York Post datée du 4 décembre 2014. - Capture d'écran New York Post

Après la non-inculpation, mercredi, d'un policier blanc impliqué dans la mort d'un père de famille noir, survenue en juillet dernier à New York, la presse américaine ne cache pas sa colère.

L'injustice de trop. Au lendemain de la décision d'un grand jury américain de ne pas inculper un policier blanc impliqué dans la mort d'un père de famille noir, à New York, la presse américaine emboite le pas aux milliers de manifestants descendus dans les rues de la Grosse pomme mercredi soir, en dénonçant ouvertement ce qu'elle considère comme une véritable injustice, ce jeudi matin. Alors que le ministre de la justice américain a décidé l'ouverture d'une enquête, et que l'affaire est déjà considérée comme un Ferguson bis, l'heure est à la condamnation, outre-Atlantique.

"Ce n'était pas un crime"

Le New York Post donne clairement son avis sur ce verdict, en une pleine page. "Ce n'était pas un crime", placarde ainsi ironiquement le journal, sur fond de montage photo reprenant les images de l'arrestation musclée d'Eric Garner, le 17 juillet dernier, dans le quartier new-yorkais de Staten Island.

On peut y voir ce père de famille afro-américain de 43 ans, soupçonné de vente illégale de cigarettes, être plaqué au sol par plusieurs policiers blancs. Obèse et asthmatique, il est mort dans les instants qui ont suivi cette violente interpellation, après qu'un des policiers l'a attrapé par le cou.

"Nous ne pouvons pas respirer"

Même son de cloche à la une du Daily News, qui utilise lui aussi une des captures de la vidéo, précisément celle du moment où un policier attrape Eric Garner par le cou (un geste pourtant interdit au sein de la police), l'empêchant de respirer. "We can't breathe" (en français: "Nous ne pouvons pas respirer", NDLR), titre le quotidien, en très gros caractère.

Une manière de faire référence aux derniers mots d'Eric Garner, pendant son interpellation, lorsqu'il se plaint à plusieurs reprises de "ne pas pouvoir respirer", et à ce qui est désormais devenu un slogan des manifestations de ces dernières heures.

Le New York Times condamne la décision

De son côté, le New York Times condamne la décision du grand jury dans un éditorial intitulé "Une recherche de justice dans le cas Eric Garner". "Ce qui est clair, c'est qu'il s'agissait d'une opération de l'ordre vicieuse, et un homme innocent est mort", écrit ainsi le prestigieux quotidien. "Il (l'officier de police, NDLR) a utilisé des techniques interdites pour brutaliser un citoyen qui ne s'est pas montré agressif, n'a pas brandi d'arme et s'est trouvé en infériorité".

Et le New York Times d'ajouter: "Tout département de police qui tolère une telle conduite, et dont les officiers sont incapables ou peu disposés à désamorcer ce genre de confrontation sans tuer des gens doivent être réformés".