"Un incident isolé": une Australienne donne naissance à l'enfant d'une autre après une erreur d'embryon

Un bébé (ILLUSTRATION) - PHILIPPE HUGUEN
Une confusion lourde de conséquences. Une Australienne a donné naissance à l'enfant d'une autre, après que son embryon a été confondu avec celui d'une autre femme, lors d'une fécondation in vitro (FIV), rapporte le média Associated Press Australia jeudi 10 avril.
La patiente, qui était suivie dans une clinique de Brisbane, s'est vu transférer un embryon appartenant à un autre couple. Elle a donc accouché d'un enfant qui n'était pas biologiquement le sien, après l'avoir porté pendant 9 mois, tout cela sans le savoir.
En février dernier, les parents biologiques de l'enfant ont demandé à ce que les embryons restant à la clinique soient transférés dans une autre clinique. C'est là que l'établissement, appelé Monash IVF, s'est rendu compte de son erreur.
"Au lieu de trouver le nombre d'embryons prévu, il restait un embryon supplémentaire pour les parents biologiques", a rapporté la clinique, dans un communiqué.
La clinique a présenté des excuses aux parents
Monash IVF a alors lancé une enquête interne qui a permis de confirmer que l'embryon d'une patiente avait été transféré à une autre femme. L'entreprise a évoqué une erreur humaine.
Moins d'une semaine après cette découverte, les parents ont été informés de cet imbroglio et ont reçu des excuses de la clinique.
"En tant que salariés de Monash IVF, nous sommes tous dévastés et nous nous excusons auprès de toutes les personnes concernées", a déclaré le directeur général de l'entreprise, Michael Knaap. "Nous avons entrepris des vérifications supplémentaires et nous sommes convaincus qu'il s'agit d'un incident isolé", a-t-il promis.
Pas le premier incident pour la société
Des investigations supplémentaires sont attendues, ainsi qu'une série de recommandations à suivre pour éviter ce type d'incidents à l'avenir.
L'erreur d'embryon a par ailleurs été signalée officiellement auprès du Comité d'accréditation des techniques de reproduction, de l'État du Queensland, en Australie.
Ce n'est pas la première fois que l'entreprise d'assistance à la reproduction Monash IVF est dans la tourmente. En août 2024, la société avait signé un accord de 56 millions de dollars australiens (soit près de 31 millions d'euros) avec plus de 700 de ses patients après s'être vue reprocher d'avoir détruit des embryons.
Si l'entreprise avait estimé que les embryons présentaient des défauts génétiques, des tests ont montré que c'était le cas de seulement 35% des embryons détruits.
Des poursuites judiciaires à venir?
On ignore pour l'heure si les parents biologiques de l'enfant ou si la femme qui lui a donné naissance ont engagé des poursuites judiciaires.
Pour l'avocate australienne spécialisée dans la famille Sarah Jefford, cette affaire pourrait créer un précédent. "En Australie, les parents biologiques sont présumés être les parents légaux de l'enfant", explique-t-elle à ABC News.
Cette grave erreur "pose toutes sortes de questions relatives à la garde des enfants, dès lors que l'on commence à se demander qui sont les parents et si l'enfant est élevé par ses parents biologiques ou par les parents qui l'ont porté et lui ont donné naissance. Ça devient un cauchemar", évoque pour sa part l'avocate spécialisée dans les erreurs médicales Frances Bertram. Selon elle, les deux couples concernés seraient en droit de réclamer une compensation "très importante" après cet incident.