Journalistes disparus en Syrie: "On leur amène une lumière"

Didier François, grand reporter d'Europe 1, habitué des zones sensibles, et Edouard Elias, photographe, sont portés disparus. - -
Déjà un mois. De longs jours pour les familles de Didier François, grand reporter à Europe 1, et Edouard Elias, photographe indépendant missionné par la radio. Et toujours aucune nouvelle. Les deux hommes ont disparu en Syrie au cours d'un reportage.
Une attente insoutenable qui a pourssé leurs proches à créer un collectif de soutien, co-présidé par la journaliste Florence Aubenas, elle-même ex-otage en Irak. Les médias nationaux et régionaux, dont BFMTV, l'AFP, et Le Monde, sont tout autant préoccupés. Ils ont adressé récemment une lettre à François Hollande.
Ils estiment que la détention des deux hommes est "en tous points illégale" et "porte atteinte au droit international ainsi qu'à la liberté essentielle d'informer", rapporte Europe 1, qui a fait porter la lettre au chef de l'Etat le 28 juin. "François Hollande a répondu dans les plus brefs délais, assurant "l'engagement total de l'ensemble des services de l'Etat pour [...] obtenir leur libération", ajoute la radio.
Une "chasse aux journalistes"
Florence Aubenas, sur BFMTV, explique en quoi ce collectif est nécessaire. "Pendant environ un mois, après chaque prise d'otage, les pouvoirs publics demandent d'avoir un laps de temps pour négocier. D'ailleurs, une prise d'otage sur deux se résout dans les quinze premiers jours. Là, malheureusement, cela n'a pas fonctionné."
Revenant sur sa terrible expérience, la journaliste se souvient avoir énormément apprécié la mobilisation en sa faveur. "Ils sont là-bas, dans un endroit sans lumière, entre les mains de ravisseurs, et notre soutien leur amène cette lumière, là où il n'y en a pas".
Elle ne croit pas qu'un tel soutien public puisse leur nuire. "Pour moi, c'est les protéger. Actuellement, en Syrie, il y a une chasse aux journalistes. La liberté d'informer n'y existe plus. Quelque 24 journalistes internationaux et 50 journalistes syriens ont été tués là-bas, et plus de 10 journalistes occidentaux y sont actuellement détenus ou disparus. Le courage des familles de Didier et Edouard est donc de porter ce problème sur la place publique, et de soulever des questions."