Arménie: enquête pour violences policières après des manifestations

Les autorités arméniennes ont annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête criminelle pour violences policières après des manifestations contre la hausse des prix de l'électricité, qui avaient secoué pendant près de deux semaines la capitale, Erevan.
Enregistrements vidéo
Les policiers déployés fin juin pour disperser les manifestants réunis près du palais présidentiel à Erevan "ont abusé de leur pouvoir de manière évidente (...), en recourant à la violence contre les participants et les journalistes", a indiqué le Service spécial d'investigation arménien dans un communiqué. Cette conclusion a été faite après l'étude d'enregistrements vidéo réalisés lors des manifestations, ajoute-t-il. Les policiers ont ainsi "porté un préjudice significatif aux intérêts de la société et de l'État", souligne le communiqué.
L'enquête a été ouverte pour "abus de pouvoir, violences et obstruction au travail des journalistes", a précisé à l'AFP le porte-parole du Service spécial d'investigation, Mikael Aaronian. Ces délits sont passibles de peines allant jusqu'à six ans de prison.
Dépendante de la Russie
Des milliers d'Arméniens manifestent tous les jours depuis le 19 juin au centre d'Erevan, bloquant l'avenue centrale de la capitale, pour protester contre la hausse de 16% du prix de l'électricité annoncée par le gouvernement.
Les manifestations ont pris de l'ampleur après la brève interpellation le 23 juin de 237 manifestants et la violente dispersion de centaines d'autres par la police qui a utilisé des matraques en caoutchouc et des canons à eau.
L'économie de l'Arménie est fortement dépendante de celle de son grand voisin russe, qui représente également 23% de ses exportations. Cette ex-république soviétique du Caucase de 3,2 million d'habitants a décidé en 2013 de renoncer à un rapprochement économique avec l'Union européenne, préférant entrer dans l'Union économique eurasiatique menée par la Russie. Mais la crise économique russe, causée par les sanctions occidentales et la chute du cours du pétrole, a fortement touché l'Arménie, qui a vu chuter sa monnaie nationale, le dram, entraînée par l'affaiblissement du rouble.