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Migrants: l'ONU appelle les Etats-Unis à ne plus séparer les enfants de leurs parents

Le siège de l'ONU, à New York.

Le siège de l'ONU, à New York. - AFP

Donald Trump a décidé d'appliquer la "tolérance zéro" face à l'immigration illégale en séparant de leurs parents les enfants arrêtés après avoir passé la frontière avec le Mexique clandestinement.

Les Nations unies ont exhorté ce mardi Washington à cesser immédiatement de séparer les enfants de leurs parents arrêtés après avoir passé clandestinement la frontière avec le Mexique, une pratique qui provoque le malaise aux Etats-Unis.

"Tolérance zéro"

"Les Etats-Unis devraient immédiatement mettre fin à cette pratique", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse, expliquant que séparer des familles et détenir des enfants étaient une "violation grave des droits de l'enfant".

Elle a rappelé que les Etats-Unis restent le seul pays au monde à ne pas avoir ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant.

Le nombre de traversées illégales a augmenté depuis quelques mois à la frontière mexicaine alors que le président américain Donald Trump a fait de la lutte contre les clandestins une priorité. Pour stopper le flot, le ministre de la Justice Jeff Sessions a annoncé le 7 mai une nouvelle "tolérance zéro" pour les clandestins arrêtés qui seront systématiquement inculpés pour entrée illégale avant même de pouvoir déposer une demande d'asile.

"Si vous faites passer (illégalement, ndlr) un enfant, nous vous poursuivrons. Et cet enfant sera séparé de vous, comme requis par la loi", avait notamment déclaré le ministre.

Un enfant d'un an séparé de ses parents

La mesure vise notamment les ressortissants des pays d'Amérique centrale qui déposent des demandes d'asile en raison d'une "peur crédible" pour leur vie. La plupart des candidats viennent du Guatemala, du Salvador et du Honduras, trois pays gangrénés par la violence des groupes criminels.

Ravina Shamdasani a souligné que "les enfants ne devraient jamais être détenus pour des raisons liées à leur statut migratoire ou à celui de leurs parents".

Plusieurs centaines d'enfants ont été séparés de leurs parents à la frontière depuis octobre, y compris un enfant d'un an, a-t-elle dit, citant des informations de groupes de la société civile américaine.

Déjà en vigueur sous Obama

"Nous demandons aux autorités américaines d'adopter des alternatives non privatives de liberté qui permettent aux enfants de rester dans leur famille", a conclu la porte-parole du Haut-Commissariat.

Pour sa défense, Donald Trump a rendu la précédente administration démocrate de Barack Obama responsable de ces mesures de détention. La loi était en effet déjà en vigueur sous l'administration Obama, mais rarement appliquée.

M. F. avec AFP