BFMTV
International

Le crash d'Air Algérie: attentat ou accident?

A l'état actuel de l'enquête, le BEA reste très prudent pour dresser le scénario de la catastrophe.

A l'état actuel de l'enquête, le BEA reste très prudent pour dresser le scénario de la catastrophe. - Sébastien Rieussec - AFP

Le 24 juillet 2014 un Boeing DC 9 décolle de l'aéroport de Ouagadougou, affrété par Air Algérie mais conduit par Swift Air, compagnie espagnole.

32 minutes plus tard l'avion s'était crashé, tuant ses 116 occupants. Une cinquantaine de Français, et des douzaines de travailleurs humanitaires à bord. La liste complète des passagers, que contrôle l'autorité burkinabè, tarde encore à être rendue publique.

En décollant, des intempéries désertiques terribles se sont déclarées autour de Gao, dans le nord-est malien.

Les manœuvres du pilote n'ont pas réussi à éviter le désastre. L'avion était réglementaire, mais était-ce vraiment assez pour traverser des conditions pareilles?

Les deux boîtes noires retrouvées sur place ne donnent pas la réponse: l'enregistreur vocal est inaudible, l'enregistreur des paramètres est insuffisant pour arriver à des conclusions.

Des zones d'ombre

Tout d'abord, des soldats burkinabès sont sur place à 17h heure locale. Ils sont dans la zone MINUSMA du contingent burkinabè.

Le journal télévisé du Burkina Faso en parle le soir même alors que des drones français n'arrivent dans le ciel qu'à 22h , puis rapidement trouvent l'épave, et des forces spéciales françaises arrivent sur place un peu avant minuit. Posant leurs pas sur les traces des burkinabès, pour ainsi dire.

Donc entre 17h et minuit, voilà la zone d'ombre.

Alors était-ce un attentat ou un accident?

Les autorités algériennes sont peu bavardes, le Bureau des enquêtes français ne sait pas quelle piste privilégier... ainsi la piste de la bombe criminelle continue de vivre.

En fait, tout ce qui se passe au Sahel est compliqué, le terrorisme menace un peu partout. Les services secrets ne savent pas toujours parfaitement pister leurs "clients", et parfois les informateurs sont en réalité des ennemis... Quelqu'un craint-il que tout se dévoile brusquement, que ce soit à Bamako, à Ouagadougou, à Alger, à Paris? Voilà ce que l'on ne sait pas. Pour les services secrets, une opération réussie est une opération qui ne sera pleinement comprise que par des historiens.

Harold Hyman