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Le baromètre des éditorialistes: France et Russie côte-à-côte "pour tenter de sauver l’accord" iranien

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine le 29 mai 2017

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine le 29 mai 2017 - Stephane de Sakutin - AFP

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se retrouvent ce jeudi à Saint-Pétersbourg pour un nouveau tête-à-tête. De nombreux sujets sensibles doivent être évoqués, notamment l'accord sur le nucléaire iranien, mis à mal par le retrait des États-Unis.

Après Versailles, Saint-Pétersbourg. Un an après leur premier tête-à-tête, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se rencontrent à nouveau ce jeudi, cette fois dans le pays de ce dernier. Une visite de deux jours qui intervient à l’occasion du Forum international économique de Saint-Pétersbourg, après des mois particulièrement tendus entre la Russie et l’Occident.

Les frappes conjointes de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni fin avril en Syrie, dont Vladimir Poutine est un allié, ont crispé des relations déjà ternies par l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergeï Skripal. La sauvegarde de l’accord sur le nucléaire iranien, dont les États-Unis ont annoncé leur retrait malgré les efforts d’Emmanuel Macron auprès de Donald Trump, marque néanmoins un point de convergence entre le président français et le chef d’État russe. Les deux chefs d'État se sont brièvement exprimés face à la presse avant leur tête-à-tête, après lequel une conférence de presse a été donnée. 

> Ulysse Gosset: "La France et la Russie se retrouvent pour tenter de sauver l’accord"

"On était dans un climat de quasi-guerre froide version XXIe siècle. Ça a été la plus grande expulsion d’espions depuis la chute de l’union soviétique (...) La question de l’Iran a tout changé.

On peut dire que la France et la Russie se retrouvent pour tenter de sauver l’accord malgré le départ des Américains. Il y a une volonté commune de sauver l’accord. Parce que c’est vrai que les Américains sont partis, mais il y avait tout de même aussi les Chinois, les Russes et les Européens qui avaient signé cet accord. Pourquoi le jeter aux poubelles de l’histoire s’il y a des membres importants qui considèrent que c’est une bonne chose pour la région?

Il y a ce point de convergence malgré les profondes divergences qui demeurent notamment sur l’Ukraine, bien sûr, sur l’annexion de la Crimée, sur le soutien du régime russe au régime de Bachar al-Assad en Syrie et d’une façon générale aussi sur le rôle de l’Iran au Proche-Orient. (...) On voit bien qu’il y a une volonté d’Emmanuel Macron de changer la donne depuis qu’il est au pouvoir pour se rapprocher de la Russie, et essayer d’en faire un partenaire acceptable. 

> Thierry Arnaud: des "attentes ambitieuses" pour Emmanuel Macron

"(Emmanuel Macron) a été obligé de prendre en compte l’échec de son déplacement à Washington, le fait qu’il n’ait rien obtenu et le fait que malgré les efforts qu’il a déployés il n’a pas empêché cette sortie par les États-Unis de l’accord iranien. Il y a deux mots qui ont été importants dans ce qu’a dit Emmanuel Macron aujourd’hui dans ses propos introductifs: 'initiative commune'.

Une façon de nous dire qu’il attend de cette discussion qui est en train de s’achever, de ce tête-à-tête entre les deux présidents, peut-être une série de mesures, une initiative française et russe sur ces sujets: la Syrie, l’Ukraine ou l’Iran. Quelle initiative précise, selon quel calendrier, selon quel format, c’est évidemment une question qui est posée. Mais en tout cas, c’était sa façon de dire qu’il avait des attentes finalement assez ambitieuses pour ce déplacement de moins de 48 heures."

>Bruno Jeudy: "Avec Poutine, il y a la question des droits de l'homme"

"On dit que le parti russe en France est assez important, surtout du côté de l’échiquier droit. (...) Pour Emmanuel Macron, il y a aussi le 'en même temps' avec l’opinion française. Lâcher sur les sanctions, faire un certain nombre de pas vers la Russie, (s’accompagne de la question) 'quelle perception auront les Français de ce 'en même temps'? (Avec) Vladimir Poutine, il y a la question des droits de l’homme, la question d’un homme politique extrêmement mal perçu en France."

B.P.