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Inde: cinq morts dans des manifestations contre la loi sur la citoyenneté, portant le bilan à 14

Des manifestants se rassemblent pour protester contre la loi sur la citoyenneté en Inde, le 20 décembre 2019

Des manifestants se rassemblent pour protester contre la loi sur la citoyenneté en Inde, le 20 décembre 2019 - Sanjay Kanojia / AFP

Les rassemblements et manifestations se multiplient en Inde contre une loi sur la citoyenneté indienne qui discrimine les réfugiés musulmans. Les heurts ce vendredi ont fait 5 victimes, alourdissant le bilan total à 14 morts.

Cinq personnes ont été tuées vendredi dans les manifestations en Inde, portant le bilan total à 14 morts depuis le début du mouvement de contestation contre la loi sur la citoyenneté la semaine dernière, ont annoncé des responsables locaux.

Certains manifestants ont été tués par balles

Les décès sont survenus dans le grand État d'Uttar Pradesh (nord), le plus peuplé d'Inde avec 200 millions d'habitants, dirigé par le parti du Premier ministre Narendra Modi. Un responsable médical du district de Meerut a fait état de quatre morts dans ses hôpitaux, tandis que la police de Firozabad a annoncé qu'un manifestant avait péri.

"Les quatre personnes sont mortes de blessures par balles", a déclaré à l'AFP le Dr Rajkumar, responsable médical du district de Meerut, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de New Delhi. Sept autres manifestants ont été admis dans les hôpitaux de Meerut, la plupart présentant des blessures causées par des jets de pierres, a-t-il ajouté. Quatre policiers y sont également soignés.

Parallèlement, un porte-parole de la police de Firozabad, ville située plus au sud, a indiqué à l'AFP qu'une personne est morte et qu'une autre a été blessée dans les manifestations. Il n'a pas indiqué la cause du décès. Cette mobilisation constitue l'un des plus grands défis pour les nationalistes hindous du Premier ministre Narendra Modi depuis leur arrivée au pouvoir en 2014.

Une loi jugée discriminatoire

Votée la semaine dernière, la loi contestée facilite l'attribution de la citoyenneté indienne aux réfugiés d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh, à la condition qu'ils ne soient pas musulmans. Ses opposants la jugent discriminatoire et contraire à la Constitution indienne. Le texte incriminé ne concerne pas directement les Indiens de confession musulmane mais a cristallisé les peurs et colères de cette minorité, qui représente 14% des 1,3 milliard d'habitants.

J. G. avec AFP