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Harvey Weinstein: le juge new-yorkais annule un des chefs d'inculpation

Harvey Weinstein et Benjamin Brafman le 9 juillet à New-York.

Harvey Weinstein et Benjamin Brafman le 9 juillet à New-York. - Kevin Hagen / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Un juge new-yorkais a annulé ce jeudi l'un des six chefs d'accusation qui pesaient sur le producteur déchu Harvey Weinstein.

Nouveau rebondissement dans l'affaire Weinstein. Un juge new yorkais a décidé ce jeudi au cours d'une audience au tribunal de Manhattan de rejeter les allégations d'une des trois plaignantes, Lucia Evans.

Avant la décision du magistrat, le ministère public avait accepté l'annulation de ce chef d'accusation pour agression sexuelle, à la suite de l'affaiblissement du témoignage de Lucia Evans, qui accusait Harvey Weinstein de fellation forcée.

L'avocat de l'ancien magnat d'Hollywood, Benjamin Brafman, a indiqué qu'un document versé au dossier contredisait la version de Lucia Evans.

"Stigmatiser les victimes"

"C'est un développement très important", a commenté l'avocat après l'audience, laissant entendre que le ministère public devrait poursuivre Lucia Evans pour parjure. La défense cherche à faire annuler toute la procédure et a déposé, début août, un recours en ce sens, produisant des éléments visant à discréditer une autre des trois femmes se disant victimes d'Harvey Weinstein.

"Il ne s'agit pas de stigmatiser les victimes", a prévenu Benjamin Brafman, ou de "suggérer qu'une femme qui témoigne ne devrait pas être crue". "Il s'agit de la preuve qu'une personne qui a témoigné a menti devant un grand jury", a-t-il ajouté, en référence au jury qui a statué sur la validité des chefs d'accusation.

Il y a un an et un jour, le New Yorker publiait son tout premier article révélant les accusations d'agression sexuelle de plusieurs actrices, dont Lucia Evans, à l'encontre de Harvey Weinstein.

Fellation forcée

La jeune femme faisait partie des trois plaignantes qui ont permis en mai dernier de faire inculper le tout-puissant producteur hollywoodien. Elle accusait Weinstein de l'avoir forcée en 2004 à pratiquer une fellation. Il a été inculpé de viol, d'acte sexuel forcé et de fellation forcée.

Car si les accusatrices se dénombraient par dizaines, il a fallu des mois de pression sur le procureur, pour qu'il accepte d'inculper Harvey Weinstein. Il s'agit en effet de crimes sexuels qui se sont produits il y a plusieurs années. Le procureur a dû sélectionner avec grand soin les plaignantes les plus crédibles.

Arrêté en mai dernier, le magnat du cinéma avait pu ressortir libre, moyennant une caution d'un million de dollars et après avoir remis son passeport et accepté de porter un bracelet électronique.

La prochaine audience est fixée au 20 décembre 2018.

Magali Rangin avec AFP