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Gambie: ultimatum de la Cédéao à Yahya Jammeh

Adama Barrow lors de sa prestation de serment, le 19 janvier 2017 à l'ambassade de Gambie à Dakar

Adama Barrow lors de sa prestation de serment, le 19 janvier 2017 à l'ambassade de Gambie à Dakar - Handout, SENEGALESE PRESIDENCY/AFP

Après sa défaite aux élections présidentielles, Yahya Jammeh, le président en place a refusé de quitter son poste au profit d'Adama Barrow, élu à la surprise générale. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à lancé un ultimatum avant une intervention militaire.

Yahya Jammeh, à la tête de la Gambie depuis 1994, a jusqu'à vendredi midi pour accepter de céder le pouvoir et de quitter le pays, faute de quoi la force envoyée par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) entrera en action.

Les troupes sénégalaises et de quatre autres pays d'Afrique de l'Ouest (Nigeria, Ghana, Togo, Mali) sont intervenues jeudi en territoire gambien sans rencontrer de résistance, pour forcer au départ M. Jammeh, qui refuse de céder la place au nouveau président Adama Barrow, contraint de prêter serment à l'ambassade de Gambie à Dakar.

"Ultimatum"

L'opération, baptisée "Restaurer la démocratie", lancée officiellement peu après l'investiture de M. Barrow et le vote unanime d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, a été suspendue quelques heures plus tard pour permettre une "dernière médiation" régionale afin de convaincre M. Jammeh de partir en exil.

"On a arrêté les opérations et on a donné un ultimatum" jusqu'à vendredi à midi (heure locale et GMT), a déclaré à Dakar le président de la Cédéao, Marcel Alain de Souza.

Adama Barrow, le nouveau président élu, a prêté serment à l'ambassade de Gambie à Dakar jeudi en présence de nombreux responsables d'organisations internationales et régionales.

Dans son discours, M. Barrow, élu à la surprise générale au scrutin présidentiel du 1er décembre, a salué "un jour qu'aucun Gambien n'oubliera jamais", avant d'appeler les commandants des forces armées gambiennes à se rallier à lui, sous peine d'être traités comme des "rebelles".

Scènes de liesse

Des scènes de liesse ont éclaté peu après dans les rues de Banjul sans être réprimées par les militaires présents. Le chef d'état-major de l'armée, le général Ousman Badjie, longtemps considéré comme un pilier du régime, a même été vu participant à la liesse des partisans de M. Barrow.

Imprévisible et accusé de violations des droits de l'homme par de nombreuses ONG internationales, Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir en 1994 par un coup d'Etat sans effusion de sang, dirigeait depuis le pays d'une main de fer.

G.D. avec AFP