Viande de cheval : où en est l'enquête ?

Les révélations se multiplient, dans l'affaire des lasagnes à la viande de cheval.

Alors que, un peu partout en Europe, les lasagnes censées être à base de boeuf sont retirées des grandes-surfaces, les enquêteurs poursuivent leur travail pour remonter la piste de la viande de cheval. Quelles sont leurs premières pistes ? Revue de détails.

> La piste du trader néerlandais

Le courtier néerlandais Jan Fasen, dirigeant d’une société écran basée à Chypre, Draap Trading, est le suspect principal au coeur de ce scandale, selon le Guardian. Il serait l’intermédiaire entre les abattoirs roumains et les sociétés européennes qui ont commercialisé de la viande de cheval à la place de la viande de bœuf.

Le courtier a ainsi confirmé au quotidien britannique avoir expédié de la viande achetée à deux abattoirs roumains et l'avoir vendue à des sous-traitants agro-alimentaires français, dont Spanghero. Insistant bien sur le fait que la viande était alors clairement étiquetée comme étant du cheval.

> La révélation sur les factures de Spanghero

La société Spanghero, qui a affirmé ne pas avoir "d'activité à base de produit d'origine équidée", aurait acheté 42 tonnes de viande de cheval au début du mois de janvier à une société chypriote, révèle jeudi le quotidien Le Parisien, qui publie le fac-similé d'une facture.

Le journal explique avoir pu consulter "trois factures auprès des autorités roumaines (qui) portent le soupçon sur la société française Spanghero, mais aussi le trader chypriote Draap", dont les noms ont déjà été cités dans le scandale.

D'après ces factures, la société française aurait reçu 42 tonnes de minerai de cheval - produit haché issu du désossage d'une carcasse, composé des bas morceaux (attaches de muscles, gras, quartiers les moins nobles) - 18 tonnes et demi le 4 janvier, 18 tonnes le 9 janvier et 4 tonnes le 12 janvier.

Le journal publie le fac-similé d'une facture du 4 janvier à l'entête de la société chypriote Draap Trading -"cheval" se dit "paard" en hollandais-, dont le directeur est néerlandais, adressée à "Spanghero viandes élaboré" à Castelnaudary dans l'Aude avec les détails d'une commande de "minerai" sous le code "0205 0080", qui correspondrait à une norme internationale pour de la viande de cheval surgelée.

> Une hypothèse mafieuse

La presse anglaise avance également, selon 20 Minutes, les preuves de l'implication des mafias italiennes et polonaises dans la substitution des viandes.

Selon l'Observer, des vétérinaires ainsi que d'autres officiels au sein des abattoirs et des usines agro-alimentaires auraient subi des pressions pour étiqueter la viande comme étant du boeuf, alors qu'il s'agissait d'ersatz moins cher, comme du porc ou du cheval.

M.R. avec AFP