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Europe

Ukraine: Merkel rejette l'idée de sanctions

Angela Merkel à Bruxelles, le 20 décembre 2013.

Angela Merkel à Bruxelles, le 20 décembre 2013. - -

Malgré la violence des affrontements entre police et manifestants, qui ont fait 5 morts parmi les opposants mercredi à Kiev, en Ukraine, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé que des sanctions "ne sont pas à l'ordre du jour".

La chancelière allemande, Angela Merkel, a rejeté l'idée de sanctions contre l'Ukraine tout en critiquant son gouvernement et lui demandant de "protéger la vie" des manifestants après les violences qui ont fait cinq morts mercredi, à Kiev.

"Nous en avons parlé et aussi bien le ministre des Affaires étrangères [Frank-Walter Steinmeier, NDLR] que moi estimons que des sanctions ne sont pas à l'ordre du jour pour le moment", a-t-elle déclaré lors d'un point de presse, à l'issue d'un séminaire gouvernemental à Meseberg, près de Berlin.

Attitude plus mesurée que l'Union européenne

Selon elle, tous les partenaires européens "ont pour préoccupation que des canaux de dialogues soient ouverts". Elle a ainsi adopté une attitude plus mesurée que l'Union européenne qui avait laissé planer mercredi la menace de sanctions par la voix du président de la Commission, José Manuel Barroso.

L'UE va "évaluer de possibles actions par l'Union européenne et les conséquences pour [ses] relations avec ce pays", avait-il déclaré. Il avait toutefois jugé "prématuré" de dire quelles pourraient être les mesures européennes, affirmant seulement que l'UE avait à sa disposition "plusieurs instruments".

Sanctions de la part des Etats-Unis

Mercredi, les Etats-Unis ont annoncé de premières sanctions, en révoquant les visas de plusieurs Ukrainiens "liés aux violences". Ils n'ont pas révélé l'identité ni la fonction de ces personnes, mais précisé qu'ils envisageaient "d'autres mesures contre les responsables des violences actuelles".

Angela Merkel, elle, s'est adressée au gouvernement ukrainien, lui demandant de "garantir les libertés fondamentales et particulièrement (...) le droit de manifester pacifiquement, de protéger la vie [des manifestants], de ne pas faire usage de violences".

"Nous sommes inquiets et indignés"

Mercredi, des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants de l'opposition au président Viktor Ianoukovitch ont fait cinq morts à Kiev. "Nous sommes tout particulièrement inquiets, et pas seulement inquiets, mais indignés, de voir la façon dont des lois qui remettent en cause ces libertés fondamentales sont adoptées à la 'va-vite'", a poursuivi Angela Merkel.

"C'est un devoir de tout gouvernement de permettre que s'expriment librement les opinions et cela n'est actuellement pas le cas, ou pas suffisamment le cas, en Ukraine, selon nous", a-t-elle ajouté.

Angela Merkel faisait référence à l'adoption la semaine dernière de lois renforçant les sanctions applicables aux manifestants, qui a relancé le mouvement de contestation.

A.S. avec AFP