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Europe

Ukraine: cinq manifestants tués à Kiev

Des policiers anti-émeute déployés le 20 janvier 2014 à Kiev, la capitale ukrainienne, où la mobilisation des manifestants pro-européens ne faiblit pas.

Des policiers anti-émeute déployés le 20 janvier 2014 à Kiev, la capitale ukrainienne, où la mobilisation des manifestants pro-européens ne faiblit pas. - -

La police a lancé un assaut sur les manifestants retranchés dans le centre-ville de Kiev, mercredi matin vers 7 heures.

La tension et la violence sont montées d'un cran en Ukraine, mercredi. Cinq manifestants ont été tués par balles à Kiev par la police, et 300 blessés, au cours de violents affrontements, alors que les forces de l'ordre ont lancé tôt dans la matinée un assaut contre les protestataires retranchés derrière des barricades dans le centre-ville. Ces violences ont provoqué la colère de l'Union européenne, qui a averti Kiev de possibles "conséquences pour les relations" avec l'Ukraine. A l'issue de cette journée de violences, Vitali Klitschko, l'un des leaders de l'opposition a lancé des menaces: les manifestants vont "passer à l'offensive" jeudi si le président Viktor Ianoukovitch ne fait pas de concessions".

Cinq militants tués

Cinq militants de l'opposition ont été tués et 300 blessés mercredi dans les violents affrontements à Kiev entre manifestants et forces de l'ordre, a annoncé dans la soirée le centre du service médical improvisé de l'opposition.

"Pour le moment, nous avons dénombré cinq morts. Et environ 300 personnes ont été blessées aujourd'hui depuis minuit", a déclaré le coordinateur du centre médical, Oleg Musiy, à la radio pro-opposition Hromadske. Selon le site Ukrainska Pravda, quatre des cinq personnes qui sont mortes avaient des blessures par balles.

Situation très tendue

Depuis dimanche, la situation est très tendue à Kiev, où les affrontements à coups de cocktails Molotov, tirs de balles en caoutchouc et grenades assourdissantes n'ont quasiment pas cessé.

L'assaut intervient alors que le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a menacé mardi soir de recourir à la force contre les "provocateurs". Faisant fi de ces menaces, des manifestants ont lancé dans la nuit des cocktails Molotov et des pierres contre les cordons de police, qui ont riposté notamment avec du gaz lacrymogène.

En réaction, les Etats-Unis ont révoqué les visas de plusieurs Ukrainiens en raison du recours à la force contre les manifestants. De son côté, l'Union européenne a appelé à "un arrêt immédiat" des violences et a averti Kiev de "possibles actions" et de "conséquences pour les relations" avec ce pays.

Le président rencontre trois leaders de l'opposition

Pour mettre fin aux violents affrontements qui se poursuivent dans le centre de Kiev, le président ukrainien rencontre trois dirigeants de l'opposition, a indiqué son service de presse dans un communiqué.

Viktor Ianoukovitch rencontre les leaders de l'opposition Arseni Iatseniouk, Oleg Tiagnibok et l'ancien boxeur Vitali Klitschko, accompagné du secrétaire du Conseil national de sécurité Andriy Klyuyev.

Un blindé face aux manifestants

Par ailleurs, les forces de l'ordre ukrainiennes ont fait avancer mercredi en milieu de journée un blindé en direction des manifestants pro-européens, pour la première fois depuis le début de la confrontation il y a deux mois.

Le véhicule de transport de troupes blindé a avancé dans la rue Grouchevski, traversant les anciennes barricades reprises dans la journée aux manifestants, selon les images de la télévision. Des centaines d'hommes des forces anti-émeutes le suivaient, dans l'épaisse fumée des pneus enflammés par les manifestants.

S. C. avec AFP