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Turquie: deux Allemands arrêtés "pour des raisons politiques"

Le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel lors d'une réunion de son cabinet en août 2017 (image d'illustration)

Le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel lors d'une réunion de son cabinet en août 2017 (image d'illustration) - AXEL SCHMIDT / AFP

L'Allemagne s'est émue de l'arrestation de deux de ses ressortissants en Turquie.

Le ministère allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a dénoncé vendredi l'arrestation pour des "raisons politiques" de deux de ses ressortissants en Turquie, ce qui porte à douze le nombre d'Allemands que Berlin considère comme des détenus politiques dans ce pays.

"Le 31 août, deux nouveaux ressortissants allemands ont été arrêtés pour des raisons politiques. Le consulat général d'Izmir a été informé des deux arrestations par des sources non officielles. La police de l'aéroport d'Antalya (les) a ensuite confirmées", a annoncé la porte-parole du ministère.

Berlin exige la libération de tous ses ressortissants

Les autorités consulaires n'ont pu ni rencontrer ni s'entretenir avec ces deux personnes, si bien que la porte-parole a refusé de donner toute autre précision sur l'affaire et sur l'identité des détenus. 

"Nos demandes à la Turquie sont très claires et la chancelière l'a redit ces derniers jours: nous attendons de la Turquie la libération de tous les ressortissants allemands détenus pour des motifs injustifiés", a de son côté déclaré le porte-parole d'Angela Merkel.

Au total, selon Berlin, 12 Allemands sont détenus pour des motifs "politiques" en Turquie. Quatre d'entre eux ont la double nationalité.

Le cas le plus emblématique est celui du correspondant du journal Die Welt en Turquie, détenu depuis fin février pour propagande "terroriste" et incitation à la haine. Le président turc Recep Tayyip Erdogan l'a qualifié de séparatiste kurde et d'"agent allemand".

Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé au prédicateur Fethullah Gülen, qui nie les faits.

Ankara accuse Berlin de faire preuve d'indulgence envers des "terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes présumés.
C.Br. avec AFP