Italie: un fossoyeur sicilien accusé d'avoir vidé des lieux de sépulture pour les revendre

Photo d'illustration - une voiture de police italienne - Andreas SOLARO / AFP
La police sicilienne a annoncé lundi 14 avril l'arrestation d'un ex-fossoyeur accusé d'avoir participé à la vente de lieux de sépulture après avoir retiré les corps qui s'y trouvaient.
Une enquête a également été ouverte contre 18 autres personnes impliquées dans cette affaire de corruption et de pots-de-vin à Trapani, alors que le cimetière de cette ville de la côte ouest de la Sicile a ces dernières années fait l'objet de plaintes pour dysfonctionnement de la part des habitants.
Trois entreprises de pompes funèbres de Trapani ont également été interdites d'exercer.
Selon les policiers, l'ancien employé a tenté d'entraver l'action de l'entreprise extérieure officiellement chargée de gérer les services funèbres, favorisant les trois entreprises incriminées en échange d'une commission.
Il s'est aussi lancé dans des "procédures d'exhumation extraordinaires" afin de pouvoir revendre les lieux de sépulture. "De cette façon, il pouvait proposer des enterrements rapides, en échange de sommes d'argent présentées comme 'un café pour le directeur de cérémonie'", a expliqué la police.
Il est également accusé d'avoir fait appel à son propre maçon pour des travaux sur des chapelles funéraires privées, en offrant à ses clients une réduction grâce au non-paiement de la taxe municipale. Il alertait en outre des fleuristes locaux de la présence de nouvelles compositions déposées sur les tombes de manière à ce qu'ils puissent les récupérer et les revendre.
Un corps retrouvé dans un sac à l'autre bout du cimetière
La police soupçonne également l'ancien employé d'avoir dérobé des objets de valeur sur les corps à inhumer, tels que des bijoux en or.
Contactée par l'AFP, la police a déclaré ne pas être en mesure de donner des informations sur le sort des corps exhumés. Mais selon un article de la presse locale datant de février 2024, dans au moins un cas, une famille ayant eu la surprise de découvrir un nouveau nom sur leur tombe avait finalement retrouvé le corps d'un parent dans un sac à l'autre bout du cimetière.
Les cimetières et entreprises de pompes funèbres sont souvent contrôlés par la mafia ou par des fonctionnaires locaux corrompus, dans les régions d'Italie où ces organisations criminelles sont bien implantées.
Deux semaines plus tôt, l'ancien gardien du cimetière de Tropea, en Calabre, a été condamné à cinq ans de prison, et son fils à trois ans et six mois, pour avoir exploité ce que la presse a qualifié de "cimetière des horreurs".
Les deux hommes avaient retiré des corps encore en décomposition pour laisser la place à de nouvelles inhumations, et la police les avait filmés en train de les démembrer à l'aide de scies et de couteaux, avant de les jeter ou de les brûler.