"The Sun" renonce à la playmate aux seins nus de la page trois

Des exemplaires du Sun, en 2012, dans un kiosque britannique. - Miguel Medina - AFP
Pose lascive, plastique avantageuse, seins nus: la playmate de la page 3 du tabloïd The Sun est une institution. Pourtant, le journal britannique a décidé de s'en passer, annonce Rupert Murdoch dans le Times, journal qui appartient au groupe de presse de Rupert Murdoch, comme The Sun.
Ainsi, l'édition du Sun de vendredi 16 janvier est la dernière à montrer en pleine page une femme les seins nus. Lundi, la mannequin Rosie Huntington-Whiteley avait la poitrine dissimulée par de la lingerie sur la fameuse "page 3". Et vendredi prochain, Jennifer Metcalfe et Gemma Merna en bikini à la plage seront les dernières playmates courtement habillées du tabloïd.
45 ans de tradition "surannée"?
La playmate de la page 3 est apparue en 1970, à peine un an après que le Rupert Murdoch a acheté The Sun. Cette tradition vieille de quatre décennies a longtemps été taxée de sexiste par ses détracteurs et Robert Murdoch lui-même l'a qualifiée de "surannée" l'année dernière. "La décision vient de tout en haut, de New York", a confirmé un cadre du Sun au Guardian, suggérant que c'est l'homme d'affaire australo-américain qui a mis fin à cette tradition controversée.
Mais si la page trois du Sun sera expurgée de sa playmate dans sa version papier, celle-ci aura une seconde vie sur Internet. "La Page 3 du Sun est là où elle a toujours été, entre les pages 2 et 4, et vous pouvez trouver Lucy de Warwick sur Page3.com", a déclaré au Times Rupert Murdoch, à la fortune estimée à 13,7 milliards de dollars.
Effectivement,le jeune femme présentée comme "Lucy de Warwick" prend la pause en jean ouvert, seins nus et bras relevés sur le site internet du Sun.
Un grand pas contre le sexisme des médias
Une pétition pour demander au Sun, l'un des quotidiens britanniques les plus lus, de cesser cette pratique a récolté 217.000 signatures. "Cela pourrait être une nouvelle véritablement historique et un grand jour pour le pouvoir citoyen", a déclaré un porte-parole du mouvement "No More Page 3". Il ajoute: "Ce pourrait être un grand pas dans la contestation du sexisme des médias".