La crise financière de 2008 provoquée par l'abus de cocaïne?

L'excitation et l'excès de confiance que provoque la cocaïne sont-ils en partie responsables de la crise économique? - -
George W. Bush disait déjà que "Wallstreet était devenu ivre" en parlant de l'emballement financier qui a mené à la crise économique de l'année 2008. Et s'il s'était simplement trompé de produit? Dans une interview donnée au Sunday Times et relayée par The Independant, le neuropsychopharmacologue David Nutt explique le plus sérieusement du monde que la cocaïne a certainement joué un rôle important dans l'effondrement financier.
Le spécialiste des substances psychotropes et enseignant à l'Imperial College est formel: "L'abus de la drogue a mené à la catastrophe financière." Plus que la substance elle-même, c'est l'état d'excitation et de confiance extrême des bankers sous cocaïne qu'il soupçonne d'avoir amplifié les excès financiers.
"Des bouffons cocaïnomanes ravagés"
"Leur culture de l'excitation, d'aller toujours plus loin, plus loin, plus loin... nous a mené dans ce terrible bordel", explique le médecin, soutenu dans ce propos par un éditorialiste du Guardian, Geraint Anderson. Ce dernier cite Alan Greenspan, qui, à l'époque directeur de la réserve fédérale américaine, parlait "d'exubérance irrationnelle".
Se rappelant quelques rencontres et expériences personnelles dans le monde de la finance, Geraint Anderson estime que seuls "des bouffons cocaïnomanes ravagés pourrraient acheter des milliards de dollars de valeurs qui étaient tellement voués à exploser à la minute où le boom immobilier allait s'arrêter."
David Nutt est pour sa part un personnage controversé. Ancien conseiller du gouvernement britannique sur la question des drogues, il a été licencié après avoir déclaré que consommer un ecstasy n'était pas plus nocif que de monter à cheval. Il critique actuellement la politique anglaise, strictement prohibitionniste, en matière de cannabis et de champignons hallucinogènes, trouvant que l'administration tourne ainsi le dos à leurs vertus médicales.
>> A lire sur Independant.co.uk