"Hot dog gate" et autres coups de com' ratés: la duresemaine de David Cameron

La petite Lucy Howarth se penche en avant après s'être trompée dans la lecture des son livre. Une image que certains quotidiens britanniques ont repris, sans en expliquer le contexte, pour moquer David Cameron. - Kirsty Wigglesworth - Pool - AFP
S'il voulait occuper la scène médiatique en préparation des élections législatives britanniques de mai, David Cameron a réussi son pari. A quelques ratés de communication près. Déjà perçu comme le chantre de l'austérité outre-Manche, le Premier ministre conservateur n'a su redorer son image, bien au contraire, et s'est pris les pieds dans le tapis comme rarement en politique. Florilège.
> Un hot dog avec fourchette, please
Le premier faux pas remonte à lundi. David Cameron participe à un barbecue électoral. Soucieux de renvoyer une image décontractée, et trancher ainsi avec ses détracteurs qui l'accusent d'être trop BCBG, le Premier ministre tombe la veste et la cravate et mange un hot dog. Problème: David Cameron mange son hot dog avec des couverts. En une bouchée, le plan com' du jour qui vole en éclats.

Baptisée "hot dog gate", l'affaire fait le bonheur de la presse britannique. Un journaliste du quotidien The Times s'interroge: "Mais quel genre de personne mange un hot dog avec une fourchette et un couteau?". Sur les réseaux sociaux, on moque aussi l'attitude du Premier ministre. "Je fais la même chose chez McDonald's avec mon hamburger, avant de demander la liste des vins", plaisante un internaute, Peter Smith, sur Twitter.
Mais une autre explication, qui n'a rien à voir avec une résurgence du concept de classes sociales, est avancée. David Cameron aurait opté pour l'utilisation des couverts afin de ne pas subir l'affront essuyé par Ed Miliband, le leader de l'opposition travailliste qui avait été photographié en train d'avaler un sandwich au bacon.
> La petite fille effondrée contre la table: info ou intox?
Un deuxième cliché de David Cameron a posé problème mercredi, lors d'une visite dans une école primaire de Bolton, près de Manchester. On peut y voir le Premier ministre britannique assis à côté d'une petite fille, effondrée sur la table de travail. De là, à conclure que le discours assommant du Premier ministre a terrassé la fillette, il y a un pas que le Guardian s'est empressé de franchir. La légende parle d'elle-même: "... Et voilà notre programme à long terme pour les familles qui travaillent bien". Les deux images tweetées par une journaliste du Monde.
Mais comme l'a relevé Arrêt sur images, d'autres journaux ont montré d'autres instants de cette séquence où la petite Lucy, six ans, apparaît le regard illuminé. The Telegraph, nettement plus favorable à David Cameron, explique que la petite fille se penche en avant, car elle est prise d'un fou rire. Pour l'anecdote cette dernière explication n'est pas la bonne. En réalité la petite fille effectue ce geste après avoir commis une petite faute de lecture.
Le Premier ministre Tony Abbott s'était déjà fait piéger en 2014, comme en témoignait ce 11 mars Nine News Australia.

> Un grand classique: le public en trompe l'œil
Faire croire qu'il y a foule à son meeting est un classique de la communication politique. Quand la photo est prise sous le bon angle l'effet est garanti, mais dès que l'objectif s'éloigne la supercherie saute aux yeux. Jean-Luc Mélenchon avait ainsi été photographié en décembre 2013, discourant en marge d'une manifestation devant des rangs en apparence compacts et fournis de militants. En apparence seulement.
Comme le montrent les images ci-dessous postées sur Imgur, David Cameron a usé du même procédé, faisant croire qu'une foule nombreuse et étonnamment bien pourvue en pancartes avait fait le voyage pour assister à son meeting, mercredi.
Le Premier ministre britannique aura-t-il finalement péché par excès de confiance? Les médias britanniques ont inventé un terme pour décrire sa légendaire ou, c'est selon, énervante décontraction: "chilllaxing" qui est une contraction des verbes "chill" (se détendre) et "relax". Gageons que la tension pré-électorale et ces petits revers médiatiques ne viendront pas entamer la "cool attitude" de David Cameron.