Grande-Bretagne: le meurtre du soldat britannique tué à la machette devant la justice

Un homme rend hommage au soldat Rigby, le 24 mai 2013. - -
Deux Britanniques étaient appelés à comparaître lundi devant un tribunal londonien, six mois après le meurtre en pleine journée dans la capitale britannique du soldat Lee Rigby, un drame qui avait choqué le Royaume-Uni.
Lors d'une audience préliminaire, Michael Adebolajo, 28 ans, a demandé à être identifié devant le tribunal sous le nom de "Mujaahid Abu Hamza". Michael Adebowale, 22 ans, s'était lui présenté sous le nom d'Ismail Ibn Abdullah.
Les deux hommes, d'origine nigériane, ont été inculpés de détention d'armes à feu et du meurtre, le 22 mai dernier, de Lee Rigby, 25 ans. Ce dernier avait été tué à l'arme blanche alors qu'il rejoignait à pied sa caserne dans le quartier de Woolwich, dans le sud-est de Londres. Michael Adebolajo a en outre été inculpé de tentative d'assassinat de deux policiers. Les deux jeunes hommes avaient été blessés par la police au moment de leur arrestation, sur les lieux des faits. Tous deux ont plaidé non coupable.
Un climat tendu
Le procès doit se tenir pendant trois semaines devant le tribunal criminel central de l'Old Bailey, dans le centre de Londres. Il devait s'ouvrir lundi après-midi par une audience portant essentiellement sur des questions de procédure et "sur le calendrier du procès", selon le tribunal. Les mesures de sécurité ont été renforcées autour de celui-ci par crainte de débordements, alors que plusieurs incidents anti-musulmans avaient été enregistrés dans les jours et semaines qui ont suivi l'assassinat du soldat.
Le parti d'extrême droite britannique, le British National Party (BNP) et l'organisation d'extrême droite, l'English Defense League (EDL) avaient organisé l'été dernier une série de manifestations dont certaines avaient dégénéré, et la communauté musulmane avait fait état d'une agressivité accrue à son égard. Pour marquer l'ouverture du procès, le BNP a appelé à manifester lundi devant le tribunal de l'Old Bailey en réclamant une "véritable justice pour Lee Rigby".
Un des suspects maltraité en prison
Cinq jours après les funérailles du soldat assassiné, l'un des deux accusés, Michael Adebolajo, avait subi, selon sa famille, des brimades à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, où il est détenu. Plaqué contre un mur, il aurait perdu deux dents lors de cet incident qui a conduit à la suspension, le temps de l'enquête administrative, de cinq gardiens par l'administration pénitentiaire.
Ce meurtre à l'arme blanche avait eu lieu en pleine journée sous les yeux de nombreux passants. Certains avaient même filmé la scène avec leur téléphone portable. Ces vidéos ont fait le tour du monde, mais ne peuvent plus être diffusées depuis la mise en examen des deux suspects: la loi britannique impose des règles très strictes afin de préserver l'objectivité des membres du jury.