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Allemagne: l'ancien ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher est mort

Hans-Dietrich Genscher lors de la célébration de la réunification à Hanovre, le 3 octobre 2014.

Hans-Dietrich Genscher lors de la célébration de la réunification à Hanovre, le 3 octobre 2014. - Swen Pförtner - DPA/AFP

L'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher, qui avait joué un rôle clé dans la réunification de son pays en 1990, est décédé jeudi soir à l'âge de 89 ans.

Pendant près de vingt ans, il avait dirigé la diplomatie allemande, et joué un rôle majeur dans la réunification du pays. L'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher a succombé jeudi à un arrêt cardiaque, "entouré de sa famille", dans sa maison de Wachtberg-Pech (ouest), ont précisé ses services dans un communiqué.

Artisan du rapprochement avec l'Europe de l'Est

Tout au long de ses 18 ans (1974-1992) à la tête du ministère des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher s'est évertué à mettre en oeuvre l'"Ostpolitik", la politique de rapprochement avec l'Europe de l'Est communiste, refusant de diaboliser l'ennemi soviétique, négociant là où c'était possible avec pour objectif de désamorcer la Guerre froide et la course aux armements dans lesquelles les deux Allemagne étaient en première ligne.

Reconnaissant très tôt la chance que représentait la Perestroïka en URSS, il avait annoncé le 30 septembre 1989 à Prague, face à une foule en liesse, que les autorités tchèques laisseraient des centaines de réfugiés fuyant la RDA communiste se rendre en Allemagne de l'Ouest, marquant une première brèche dans le rideau de fer.

L'apogée de sa carrière est venu un an plus tard, en septembre 1990, avec le traité "deux plus quatre" qui libérait son pays de la tutelle des Américains, Soviétiques, Français et Britanniques imposée depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. Quinze jours après ce Traité de Moscou, l'Allemagne était réunifiée.

Populaire en Allemagne

Malgré son manque de charisme physique et son visage de chien battu caché derrière d'épaisses lunettes, cet avocat de profession a longtemps été l'un des hommes les plus populaires dans son pays, incarnant une voix de la raison, plaidant inlassablement auprès de ses homologues occidentaux en faveur d'une politique de "détente active" à l'égard de Moscou.

Allié aux sociaux-démocrates SPD, il entre au gouvernement en tant que ministre de l'Intérieur (1969-1974), avant de gagner les Affaires étrangères, mais provoque en 1982 un séisme politique en lâchant le chancelier Helmut Schmidt pour s'allier avec la CDU de Helmut Kohl, ouvrant la voie du pouvoir au futur père de l'unité allemande. Lorsqu'il démissionne du gouvernement en 1992, Hans-Dietrich Genscher reste encore actif quelques années au Bundestag et joue, dans les coulisses, de ses contacts avec Moscou.

Apprenant la nouvelle de sa mort en pleine conférence de presse, le porte-parole du gouvernement d'Angela Merkel s'est dit "bien trop petit" pour saluer ce "grand Européen et grand Allemand", qui a "influencé comme peu l'ont fait l'histoire de l'Allemagne".

H. M. avec AFP