Etats-Unis: un nouveau Bush pour affronter un Clinton

Le gouverneur de Floride,Jeb Bush, a officiellement annoncé sa candidature aux primaires républicaines. - Joe Raedle / AFP
Comme un air de déjà vu pour 2016. Jeb Bush, candidat aux primaires républicaines mettra fin lundi au faux suspense en lançant formellement sa campagne présidentielle, sur les pas de son frère et de son père. S'il remportait l'investiture, il se retrouverait pour la course à la Maison Blanche face à un... Clinton.
Mais avant de rêver à un duel entre deux grandes dynasties, l'ancien gouverneur de Floride devra convaincre son parti. Il a donné rendez-vous à ses soutiens pour un discours à 21 heures, (heure française) sur un campus de l'université Miami-Dade College, ville où il vit.
Se démarquer de son père et de son frère
Officiellement, Jeb Bush, 62 ans, ne faisait qu'explorer depuis six mois la possibilité d'une candidature, mais celle-ci ne fait aucun doute, le candidat levant des fonds tous azimuts et multipliant les déplacements dans les Etats stratégiques des primaires de 2016.
Pourtant depuis dimanche et après avoir dévoilé son logo de campagne sur Twitter, plus aucun doute ne fait concernant la candidature du fils et du frère de deux ex-présidents américains. Un argument dont l'ancien gouverneur de Floride ne compte pas tirer parti. Pour exemple, ce logo ne mentionne même pas son nom de famille, une façon pour lui de se distinguer.
"Mon travail de candidat est d'être le meilleur candidat, de persuader les gens que les idées qui sont les miennes et mes qualités de leadership sont ce dont l'avenir de ce pays a besoin", a-t-il dit à la chaîne NBC samedi à Tallinn, en Estonie, où il a terminé une tournée européenne avec Berlin et Varsovie.
Le poids du passé
"J'espère que le message sera plein d'espoir et optimiste, pas trop alourdi par le passé", a dit Jeb Bush vendredi aux journalistes qui l'accompagnaient. Le républicain n'a pas envie de s'attarder sur la présidence de George W. Bush. Certes, il répète souvent son admiration inconditionnelle pour son frère et leur père, le premier président Bush, mais il insiste: "Jeb est différent de George".
Ses liens familiaux l'ont pourtant fait trébucher, sur la question de l'invasion de l'Irak. Après avoir défendu la décision de son frère, il a récemment admis qu'avec le recul, s'il avait été président lui-même, il n'aurait pas ordonné l'invasion.
L'éducation, son sujet de prédilection
Ce grand lancement aura aussi pour ambition de redonner de l'allure à une candidature effacée par l'entrée en course de nombreux autres candidats républicains. Jusqu'alors donné grand favori dans les sondages, il se retrouve talonné, selon la moyenne calculée par le site realclearpolitics.com, par le gouverneur du Wisconsin Scott Walker et le sénateur Marco Rubio, deux quadragénaires.
Sur le fond, Jeb Bush s'est, par exemple, distingué de ses rivaux en appelant à une réforme du système d'immigration ouvrant la voie à des régularisations massives. Sur l'éducation, l'un de ses sujets de prédilection, il soutient une refonte nationale des programmes rejetée par le Tea Party comme trop centralisatrice.
L'éducation figure en première place dans une vidéo de campagne diffusée dimanche. Le républicain y vante la création d'un programme en Floride donnant des bons aux enfants de familles modestes pour leur permettre de payer la scolarité dans des écoles privées.