BFMTV
International

En Europe comme dans le monde, un réveillon du Nouvel An sous haute surveillance

placeholder video
Dans un contexte de menace terroriste majeure, de nombreuses grandes villes ont mis en place des mesures de sécurité renforcées, voire ont simplement annulé certains événements, afin de diminuer les risques.

L'année 2015 a été marquée par la menace terroriste et des attentats, partout dans le monde. C'est donc dans une ambiance tendue que se dérouleront les festivités du passage à 2016, et plusieurs villes et pays ont déjà annoncé des restrictions et mesures de sécurité afin d'éviter tout incident.

Pas de feu d'artifice sur les Champs-Élysées

À Paris, un feu d'artifice avait été tiré sur les Champs-Élysées lors du passage à l'an 2015, alors qu'il n'y en avait habituellement pas. L'événement ne sera pas renouvelé cette année, et les fêtards devront se contenter de la projection du drapeau bleu-blanc-rouge sur l'Arc de Triomphe en hommage aux victimes des attentats, suivie d'un spectacle vidéo. Afin d'éviter la foule au pied du monument, six écrans géants seront installés. Un nombre plus important de policier a également été mobilisé.

Le dispositif de sécurité sera également renforcé pour la parade du 1er janvier sur l'avenue. "Nous avons prévu cent personnes autour du parcours, a expliqué Marcel Campion, l'organisateur, à BFMTV. Tout est filmé, donc il y a quand même une grande sécurité autour du Nouvel An cette année."

En Alsace, où l'usage de pétards le soir du Nouvel An est une tradition populaire héritée de l'Allemagne, leur vente est réglementée lors des fêtes de fin d'année depuis trois ans. Et depuis la mise en place de l'état d'urgence, même les petits pétards de catégorie 1 sont interdits dans les lieux de rassemblement, et ce, jusqu'au 15 janvier.

Les capitales européennes veulent éviter les foules

Et les craintes des autorités françaises sont partagées partout en Europe. Samedi, la police autrichienne a annoncé avoir relevé le niveau de sécurité dans sa capitale, Vienne, et d'autres villes. La décision fait suite à une alerte d'un "service de renseignement allié" à plusieurs capitales européennes "sur la possibilité d’attaques à la bombe ou de fusillades dans des endroits très fréquentés entre Noël et le Jour de l’an", selon un communiqué de la police de Vienne.

Si aucun événement n'est annulé en Autriche, la sécurité y sera renforcée dans les lieux publics. Mêmes mesures ailleurs en Europe, comme à Madrid, en Espagne, où les conditions d'accès à la célèbre place Puerta del Sol ont été restreintes. Seuls 25.000 personnes pourront s'y rendre, contre les 75.000 qu'elle peut contenir, et ils seront tenus de quitter les lieux avant 1h30 du matin.

À Bruxelles, où plane toujours la menace terroriste, le feu d'artifice et les festivités prévus jeudi soir ont finalement été annulés. L'annonce a été faite mercredi soir à la télévision, par le maire de la capitale belge. "Malheureusement le feu d'artifice et tout ce qui était prévu demain (jeudi) soir et qui devait rassembler beaucoup de monde sur le centre de Bruxelles, nous sommes contraints de l'annuler compte tenu de l'analyse du risque faite par le centre de crise", a déclaré le bourgmestre (maire) Yvan Mayeur. 

Sécurité renforcée partout dans le monde

Dans les capitales du reste du monde, on reste également sur le qui-vive. Première ville à limiter les événements, Moscou, qui a décidé de fermer son emblématique Place Rouge au public. Les autorités ont toutefois expliqué cette mesure par l'organisation d'un concert diffusé en direct sur la première chaîne publique. Seul un public restreint pourra y assister, choisi à l'avance, en grande partie par les autorités locales.

Le maire de New York, Bill de Blasio, s'est pour sa part enorgueilli de mesures de sécurité "plus conséquentes que jamais" pour le Nouvel An, notamment le grand rassemblement de Times Square. "Ville la mieux préparée du pays pour stopper le terrorisme", selon l'édile, New York pourra notamment compter sur la nouvelle unité de lutte contre le terrorisme, le Critical Response Command, officiellement intronisée mi-novembre et qui compte 500 agents formés au contre-terrorisme.

Un niveau de sécurité qu'espèrent également les habitants de Bamako, la capitale du Mali. Marquée par des attaques terroristes, notamment au bar-restaurant La Terrasse et à l'hôtel Radisson Blu, la ville a limité les grands rassemblements, rappelle RFI, sans toutefois instaurer de couvre-feu. Comme dans le reste du monde, les habitants veulent surtout montrer qu'ils n'ont pas peur, et continueront à vivre.

Hélène Millard