Ces candidats à la présidentielle américaine que vous ne connaissez pas

Gary Johnson (à gauche) et Jill Stein (à droite) - Gary Johnson par MOLLY RILEY- AFP et Jill Stein par DREW ANGERER- GETTY IMAGES NORTH AMERICA-AFP
Jill Stein l’écologiste et Gary Johnson le libertarien sont les "autres" candidats à l’élection présidentielle américaine de 2016, ceux qui ne sont pas les candidats des partis républicain ou démocrate et qui, disons-le, n’ont quasiment aucune chance de l’emporter en novembre prochain. Figures traditionnelles du scrutin suprême des Etats-Unis, les troisième et quatrième candidat succombent toujours à la même malédiction. Inconnus de la presse étrangère qui n’en parle jamais, et peu en vue auprès d’un électorat américain qui se focalise sur les principaux concurrents.
Se tailler une part du gâteau
Et si Jill Stein et Gary Johnson parvenaient à briser ce cercle maléfique et obtenaient une véritable audience auprès du public lors de ces suffrages? Les deux grands partis américains semblent très affaiblis auprès de l’opinion (en 2014, un sondage Gallup montrait que 58% des Américains estimaient que le pays avait besoin de l’émergence d’un troisième mouvement).
De plus, Hillary Clinton et Donald Trump, les chefs de file démocrate et républicain sont loin, très loin, de faire l’unanimité dans leurs rangs. Une ambiance de division qui permet à Gary Johnson de rêver de mordre sur la part républicaine du gâteau et à Jill Stein de séduire les déçus parmi les partisans de Bernie Sanders.
L'ambitieuse Jill Stein part de loin
Certains anciens soutiens de Bernie Sanders envisagent déjà de rejoindre le camp écolo dirigé par Jill Stein pour 2016. Celle-ci, après avoir proposé à Bernie Sanders d’être le candidat du Green Party à l’élection avant qu’il ne se rallie officiellement à Hillary Clinton, est bien décidée à cultiver cette sympathie. Cette femme de 66 ans participera ainsi à une manifestation en marge de la convention démocrate qui débute ce 25 juillet à Philadelphie.
Jill Stein a été médecin, établie dans le Massachusetts, avant de devenir une militante de la protection de l’Environnement. C’est en 2002 qu’elle entre dans l’arène politique en défiant - vainement - Mitt Romney pour le siège de gouverneur de cet Etat de la Nouvelle-Angleterre. En 2012 déjà, elle ferraille pour le compte du Green Party mais ne récolte que 470.000 votes.
Le programme, baptisé "Power to the people plan" (soit "Plan pour rendre le pouvoir au peuple") qu’elle défend pour cette présidentielle 2016 est très ambitieux sur le plan social: elle vise 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2030, un bouleversement qui, selon elle, créerait des millions d’emplois. Elle veut créer un droit au travail et garantir des droits de l’homme d’ordre économique comme un droit à l’accès à l’eau, à la nourriture, au logement aux Etats-Unis. Elle milite également pour effacer les dettes étudiantes et étendre l’assurance médicale.
Un récent sondage publié par CNN la donne à 3% d’intentions de votes, un chiffre qui ne serait pas suffisant pour prendre part au premier grand débat de la présidentielle en septembre. Pour qu’un candidat y ait accès, il doit recueillir au moins 15% des projections de votes.
Gary Johnson, libéral affirmé
Gary Johnson, 63 ans, ne joue pas franchement sur le même registre. Tout d’abord, sa carrière politique est davantage couronnée de succès. Cet ancien entrepreneur est même un politicien professionnel depuis vingt ans et son élection au poste de gouverneur du Nouveau-Mexique en 1995. Alors républicain, il effectue deux mandats et reste en place jusqu’à 2003. Décrit comme une personnalité mondaine, comme ici par le LA Times, Gary Johnson garde la ligne historique de ce qui est désormais son mouvement. Le parti libertarien se veut libéral en tous points: progressiste sur les mœurs et adversaire résolu de l’Etat.
Gary Johnson souhaite donc sans surprise réduire les impôts, et tout simplement abolir l’IRS (l’instance gouvernementale chargée de collecter les taxes). Le déficit public américain l’obsède également et c’est d’ailleurs sa diminution qui figure en tête de son programme. Il dénonce ce déficit comme "la plus importante menace contre la sécurité nationale". Gary Johnson est en revanche peu disert sur sa vision de la politique étrangère.
Si, selon le sondage de CNN, il plafonne à 9% d’intentions de votes à ce jour, il reste cependant optimiste. Selon lui, en appelant les Républicains à voter "en leur âme et conscience" lors de la convention du parti il y a quelques jours, l’ancien candidat Ted Cruz a encouragé les militants du "Grand Old Party" à le soutenir à l’automne.