Au moins 28 morts après l'éruption du volcan Merapi en Indonésie

par Beawiharta

SLEMAN, Indonésie (Reuters) - L'éruption du volcan du mont Merapi, l'un des plus actifs d'Indonésie, a fait au moins 28 morts et 14 blessés et a contraint des milliers de personnes à abandonner leur maison.

Le Merapi, situé à la périphérie de la ville de Yogyakarta sur l'île de Java, est entré en éruption mardi, au lendemain du passage d'un tsunami qui a balayé plusieurs îles dans l'ouest de l'Indonésie et fait au moins 154 morts, selon l'Agence nationale de lutte contre les catastrophes.

Sur son site internet, cet organisme officiel ajoute que le tsunami a obligé 4.000 personnes à quitter leurs foyers tandis que 400 autres manquent toujours à l'appel.

Concernant le Merapi, les autorités ont ordonné l'évacuation de plus de 40.000 villageois qui vivent sur les flancs du volcan où de nombreuses habitations ont été détruites.

Pour le moment, le volcan s'est assagi.

"Il n'existe pas d'indices de nouvelle éruption dans l'immédiat mais je ne peux rien certifier et personne ne sait s'il s'agit d'un répit temporaire", a déclaré Sorono, le plus grand spécialiste indonésien des volcans. "J'ai conseillé aux autorités locales de poursuivre les évacuations. Nous sommes toujours sous l'alerte rouge".

HOMMAGE AU GARDIEN SPIRITUEL DU MERAPI

Selon Kresno Heru Nugroho, un porte-parole de l'hôpital Sardajito de Yogyakarta, 28 personnes sont mortes, victimes d'émanation de fumées toxiques mardi soir.

Certains cadavres calcinés n'étaient pas identifiables, a précisé une autre employée de l'hôpital. "Nous sommes en train de rassembler des informations pour les identifier. La plupart d'entre elles ont péri dans les flammes", a-t-elle dit à Reuters, faisant également état de 14 brûlés.

Elle n'a pas été en mesure de confirmer la mort, annoncée par des médias, de Mbah Maridjan, le gardien spirituel de la montagne, détenteur selon la population javanaise de pouvoirs magiques.

Des examens sont en cours pour établir si le cadavre calciné retrouvé sur place est bien celui de Bbah Maridjan. Les résultats des tests ADN devraient être connus jeudi.

La plupart des victimes ont été découvertes près de leurs foyers dans le village de Kinahredjo, situé à proximité du cratère du volcan, rapportent des médias locaux.

Le gardien spirituel du Merapi, qui avait tué 1.300 personnes en 1930 et 70 en 1994, fait l'objet de nombreux hommages sur Facebook et Twitter de la part d'Indonésiens.

Le sultan de Yogyakarta est également intervenu à la télévision pour faire l'éloge de Bhah Maridjan.

Marine Pennetier et Jean-Loup Fiévet pour le service français