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Serge Atlaoui: "Si je n'y croyais pas, je ne continuerais pas à me battre", confie son avocat

Le Français Serge Atlaoui, le 1er avril 32015.

Le Français Serge Atlaoui, le 1er avril 32015. - Romeo Gacad - AFP

Richard Sédillot, l’avocat de Serge Atlaoui, invité de BFMTV ce vendredi, est revenu sur la condamnation à mort de son client, qui risque désormais d'être exécuté à tout moment. "Ce que je demande au président indonésien c'est d'instruire ce dossier comme il aurait dû l'être", a-t-il lancé au micro de Ruth Elkrief.

Malgré le rejet cette semaine de son dernier recours, l'avocat de Serge Atlaoui ne perd espoir, et continue à se battre pour sauver son client du peloton d'exécution en Indonésie. "Si je n'y croyais pas, je ne continuerais pas à me battre comme je le fais depuis huit ans", a expliqué Richard Sédillot, invité de BFMTV ce vendredi.

"Nous devons explorer toutes les pistes, c'est la vie d'un homme innocent qui est en jeu", a-t-il poursuivi, reconnaissant toutefois un combat "dur".

"Rien ne devrait se passer tout de suite"

Jakarta a annoncé jeudi avoir donné l'ordre de préparer les exécutions de dix condamnés à mort pour trafic de drogue, principalement des étrangers, dont Serge Atlaoui. Mais aucune date n'a encore été notifiée pour l'exécution du Français, soudeur de profession de 51 ans, qui a toujours clamé son innocence. "Nous espérons que c'est un bon signe", a déclaré l'avocat sur le plateau de Ruth Elkrief.

Pourrait-il s'agir d'un sursis? "On ne peut pas exclure que l'Indonésie décide de procéder à d'autres exécutions plus tard", a estimé Me Sédillot. "Je n'ose pas imaginer que l'exécution de M. Atlaoui puisse intervenir sans que l'ambassadrice ait été prévenue", a-t-il ajouté. "Rien ne devrait se passer tout de suite", a-t-il avancé, avant de nuancer "du moins nous l'espérons".

"Il est temps que l'UE agisse"

Richard Sédillot a de nouveau fustigé la justice indonésienne, et le procès "parfaitement inéquitable" réservé à Serge Atlaoui, "un homme vraiment exceptionnel", "d'une dignité et d'un courage qui forcent l'admiration". "Ce que je demande au président indonésien c'est d'instruire ce dossier comme il aurait dû l'être", a lancé le conseil, "que les témoins capitaux puissent être entendus" et "que les pièces que nous avons remises à la cour soient enfin examinées".

Alors que la France, par les voix du président de la République François Hollande, du Premier ministre Manuel Valls et du chef de la diplomatie française Laurent Fabius, a fait part de son indignation et appelé à la clémence pour Serge Atlaoui, l'avocat en a appelé aussi à l'Union européenne. "L'UE est silencieuse" sur ce sujet, a dénoncé Richard Sédillot. "Elle a fait de la peine de mort un de ses principaux combats sur le front des droits de l'homme, il est temps qu'elle agisse".

V.R.