Pakistan: l'attaque à Peshawar a fait 141 morts, dont 132 enfants

Au moins 130 personnes, des écoliers pour la plupart, ont été tuées dans l'attaque par un commando rebelle taliban d'une école pour enfants de militaires à Peshawar - A. Majeed - AFP
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière perpétrée au Pakistan depuis octobre 2007. 141 personnes, dont 132 enfants, ont été tuées ce mardi dans l'attaque par un commando taliban d'une école d'enfants de militaires à Peshawar, principale ville du nord-ouest pakistanais, selon un bilan de l'armée. La majorité des enfants ont été tués d'une balle dans la tête, a précisé le ministre provincial de l'Information Mushtaq Ghani, en faisant également état de 25 blessés graves. La police a annoncé la fin de l'attaque et la mort de tous les assaillants peu après 14 heures, heure française, au terme d'un assaut de près de sept heures. 124 personnes, dont 121 enfants ont par ailleurs été blessées.
Tous les assaillants tués
L'attaque avait débuté vers 10h30 locales (05h30 GMT) lorsque 5 ou 6 talibans déguisés en militaires ont pris d'assaut l'école, située dans les faubourgs de la ville et à la lisière des zones tribales. Près de 500 élèves, la plupart âgés de 10 à 20 ans, étaient alors présents.
Peu après 16 heures locales (midi, heure française), l'armée avait annoncé que cinq des six assaillants avaient été tués et qu'elle était en train de "nettoyer" le bâtiment où se trouvait le dernier. Deux heures plus tard, la police a annoncé la fin de l'attaque et la mort de tous les assaillants.
Assaut revendiqué par les Talibans
L'assaut a été immédiatement revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays, également responsable de la tentative d'assassinat contre la prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai. Par l'attaque de ce mardi, les talibans ont indiqué vouloir venger l'offensive militaire, baptisée Zarb-e-Azb, en cours contre eux dans la région.
Cette attaque est l'une des plus sanglantes perpétrées ces dix dernières années au Pakistan, et déjà l'une des plus marquantes car le TTP, principal groupe rebelle islamiste du pays et proche d'Al-Qaïda, a visé les enfants des soldats qu'il combat. "Nous avons mené cette attaque après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs haut responsables de l'armée étudient dans cette école", a ainsi expliqué Muhammad Khurasani, un porte-parole du TTP, en la revendiquant.
"Nous voulons leur faire vivre la souffrance, à quel point il est terrible de voir un être aimé être tué. Leurs familles devront aussi pleurer leurs morts comme nous l'avons fait", a-t-il dit.
Hollande dénonce "une ignoble attaque"
François Hollande a dénoncé "avec la plus extrême fermeté l'ignoble attaque contre une école de Peshawar" commise par un commando taliban. "Aucun mot ne peut qualifier l'abjection d'une telle attaque contre des enfants dans leur école", a déclaré le président de la République selon un communiqué de l'Elysée, dans lequel il assure que "la France apporte son soutien au gouvernement du Pakistan dans la lutte contre le terrorisme".
Le président américain Barack Obama a, lui, dénoncé une attaque "terrifiante" et "odieuse". "En visant des étudiants et des enseignants dans cette attaque odieuse, les terroristes ont une nouvelle fois montré leur dépravation", a déclaré Barack Obama dans un communiqué, soulignant l'engagement des Etats-Unis aux côtés du gouvernement pakistanais "pour combattre le terrorisme et l'extrémisme" et promouvoir la paix et la stabilité dans la région.
De son côté, l'adolescente pakistanaise Malala Yousafzai, icône mondiale du combat pour l'éducation des filles, a dénoncé les "actes atroces et lâches" des talibans qui ont attaqué une école pour enfants de militaires de Peshawar, faisant plus de 130 morts.
"Je condamne ces actes atroces et lâches et je reste unie avec le gouvernement et les forces armées du Pakistan" dans leurs "efforts louables" pour gérer la situation, a écrit dans un communiqué publié sur Facebook la jeune fille de 17 ans, elle-même victime d'un attentat taliban en octobre 2012 et récompensée par le prix Nobel de la paix qu'elle a reçu le 10 décembre à Oslo conjointement avec l'Indien Kailash Satyarthi.