Inde : le petit ami de l'étudiante violée raconte la sauvagerie des agresseurs

Une marche en mémoire de "la fille de l'Inde", le 30 décembre, à New Delhi. - -
Le petit ami de l'étudiante violée dans un bus à New Delhi le 16 décembre, décédée samedi des suites de cette agression qui a profondément choqué le pays, a évoqué vendredi pour la première fois la sauvagerie des assaillants à l'encontre de la jeune femme, âgée de 23 ans.
"Que puis-je dire ? On ne devrait plus jamais voir la cruauté que j'ai vue. J'ai essayé de lutter contre les hommes mais après je les ai suppliés encore et encore de la laisser", a confié le jeune homme dans un entretien par téléphone depuis Gorakhpur, une ville située dans l'Uttar Pradesh (nord).
"Virée nocturne"
Alors qu'ils revenaient du cinéma et venaient de se faire éconduire par plusieurs rickshaws, les deux jeunes sont montés à bord d'un autobus habituellement destiné au ramassage scolaire mais qui était occupé par un groupe d'hommes ayant pris le véhicule pour une "virée nocturne" dans la capitale fédérale.
Lésions à l'intestin et au cerveau
Une fois à l'intérieur, lui a été agressé tandis que sa petite amie, âgée de 23 ans, a été violée à plusieurs reprises, y compris par le chauffeur, agressée sexuellement avec une barre de fer rouillée. L'étudiante en kinésithérapie a ensuite été jetée hors du véhicule avec son ami, également battu.
Elle est décédée samedi à Singapour, où elle avait été transférée, souffrant d'importantes lésions à l'intestin et au cerveau.
La nature particulièrement ignoble de cette attaque a fait exploser la colère jusque-là contenue en Inde contre les agressions et viols commis en toute impunité dans ce pays.
Personne n'est venu leur porter secours
Demandant à conserver l'anonymat, son petit ami, qui souffre notamment d'une fracture de la jambe, a aussi raconté comment personne n'est venu leur porter secours après qu'ils eurent été jetés de l'autobus, au terme d'un calvaire de près d'une heure.
"Un passant nous a trouvés après l'attaque mais il n'a pas même donné sa veste à mon amie", dont les vêtements avaient été arrachés. "On a attendu que la police viennent nous sauver", a dit cet employé d'une entreprise informatique.