Ouragan Florence: 1,7 million d'Américains fuient la côte est

Quelques heures avant l'arrivée de Florence, des kilomètres de bouchons se sont formés sur les routes. Alors que l'ouragan, initialement classé en catégorie 4 sur 5 puis rétrogradé à la catégorie 3, doit atteindre la côte est des Etats-Unis jeudi avec des vents atteignant les 220 km/h, près de deux millions d'habitants de Caroline du Nord, Caroline du Sud, et de Virginie, les trois Etats qui seront les premiers à être impactés par l'ouragan, ont pris la route pour fuir le littoral et se rendre vers l'intérieur des terres pour s'y réfugier. C'est quasiment l'équivalent de la population de Paris.
> Des autoroutes placées à sens unique
Les habitants ont ainsi respecté les ordres d'évacuation du littoral, puisque plusieurs dizaines de kilomètres de bouchons se sont formés dès mardi sur les routes.
Face à cet exode massif, les autorités de Caroline du Sud ont décidé de placer les autoroutes de l'Etat en sens unique, pour permettre à un maximum d'habitants de rouler.
> Fuir ou rester
Sur la côte, les habitants qui ont choisi de ne pas fuir ou hésitent à le faire protègent leur habitation ou leur magasin comme ils le peuvent. Nombre d'entre eux ont cloué des planches de bois sur leurs fenêtres et calfeutré le pied des portes à l'aide de sacs de sable.
"Nous n'avons pas eu de tempête de cette ampleur ici depuis les années 1950, ça pourrait être chaotique dans le coin pendant une semaine", s'inquiète Jim Wenning, un habitant de Wrightsville Beach, en Caroline du Nord, qui attend "la dernière minute" avant de décider s'il reste ou évacue les lieux.
Même état d'esprit à Charleston, une grande ville touristique de Caroline du Sud. Si de nombreux restaurants et magasins y ont fermé, certains habitants ont ignoré les consignes d'évacuation. Desiree Taylor, une infirmière, entend ainsi rester dans son appartement en banlieue. Elle compte sur ses voisins et leur générateur électrique pour alimenter son réfrigérateur. "
Par ailleurs, les supermarchés ont été pris d'assaut par la population qui a fait le plein d'eau, de nourriture et de produits de première nécessité.
> Impact jeudi soir
Les opérations d'évacuation concernent 1,7 million de personnes en Caroline du Sud, en Caroline du Nord et en Virginie. Ces trois Etats sont les plus menacés par Florence, qui progresse vers l'ouest et le nord-ouest à une vitesse de 28 km/h et devrait atteindre dans la nuit de jeudi à vendredi les côtes de Caroline du Nord, selon les dernières prévisions du Centre national des ouragans (NHC), et celles de Caroline du Sud dans la nuit de vendredi à samedi.
Mardi, le NHC a mis en garde contre une "montée des eaux potentiellement mortelle sur les côtes" de Caroline du Nord et du Sud, jusqu'à la baie de Chesapeake, dans le sud du Maryland. Les autorités s'attendent ainsi à des inondations majeures, avec des montées d'eau de 35 à 50 cm, et à des crues à l'intérieur des terres jusqu'en début de semaine prochaine.
Mais selon l'Agence fédérale de gestion des situations d'urgence (Fema), Florence pourrait sévir jusqu'en Pennsylvanie. La même Fema a alerté sur l'intensité de l'ouragan.
"C'est un ouragan puissant qui va frapper les côtes de Caroline comme les habitants n'en ont pas vu depuis des décennies", a affirmé Jeffrey Byard, un responsable de la Fema. Ils doivent s'attendre à des coupures d'électricité, des destructions de bâtiments, de routes et de ponts, ainsi qu'à des inondations d'envergure, des dégâts qui peuvent "potentiellement faire des victimes", a-t-il averti.
> Washington et la Géorgie aussi en état d'alerte
Outre ces trois Etats côtiers et le Maryland, la capitale fédérale Washington puis la Géorgie ont également déclaré l'Etat d'urgence, redoutant les précipitations portées par l'ouragan qui pourraient provoquer des crues soudaines alors que les sols sont déjà gorgés d'eau après plusieurs jours de pluie.
Le Potomac, qui longe la capitale fédérale, était déjà en crue mardi, inondant la vieille ville d'Alexandria, en Virginie, où les autorités ont fourni des sacs de sable aux habitants pour se protéger de la montée des eaux.