Le gendre de Trump visé par l'enquête du FBI sur les liens avec la Russie

Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, le 16 février 2017 à la Maison Blanche - Nicholas Kamm-AFP
Un nouveau rebondissement dans l'enquête sur les soupçons de collusion entre l'équipe de Donald Trump et Moscou. Jared Kushner, le gendre et proche conseiller du président américain, fait désormais partie des personnes visées par l'enquête du FBI sur les ingérences russes dans l'élection présidentielle, ont affirmé jeudi plusieurs médias américains.
Les enquêteurs du FBI "pensent que Kushner a des informations importantes concernant leur enquête", rapporte la chaîne NBC, qui précise que cela ne signifie pourtant pas que le mari d'Ivanka Trump est suspecté d'avoir commis un délit. C'est "une série de réunions" auxquelles a participé Jared Kushner ainsi que la nature de ses contacts avec la Russie, qui intéressent les enquêteurs, précise The Washington Post. La semaine dernière, le quotidien américain annonçait déjà qu'un haut conseiller du locataire de la Maison Blanche était dans le viseur des enquêteurs.
Une possible "coordination" entre l'équipe Trump et Moscou
Considéré comme un intermédiaire central de Donald Trump en matière de politique étrangère, Jared Kushner avait notamment rencontré en décembre l'ambassadeur russe aux États-Unis, Sergueï Kislyak, ainsi qu'un banquier russe. "Jared Kushner s'était déjà dit prêt à partager avec le Congrès ce qu'il sait de ces rendez-vous", a défendu pour NBC l'avocat de l'époux d'Ivanka Trump. L'enquête du FBI, désormais dirigée par le procureur spécial Robert Mueller, doit faire la lumière sur une possible "coordination" entre des membres de l'entourage du président américain et le gouvernement russe.
Au cœur de cette enquête se trouve l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Michael Flynn a démissionné après avoir été accusé d'avoir évoqué par téléphone les sanctions américaines contre Moscou avec l'ambassadeur russe aux États-Unis. Sous le coup d'une injonction du Congrès et également accusé d'avoir reçu des paiements non déclarés de la part d'entités russes, ce dernier a invoqué en début de semaine son droit au silence, refusant de fournir des documents sur ses liens avec la Russie. Michael Flynn avait précédemment proposé son témoignage au FBI en échange d'une immunité.
Les investigations visent également particulièrement l'ancien directeur de la campagne Trump, Paul Manafort. Il a été accusé par un député ukrainien d'avoir reçu un versement de 750.000 dollars, soit près de 670.000 euros, de la part de l'ancien président ukrainien pro-russe, Viktor Ianoukovitch, dont il a été le conseiller.
Une "chasse aux sorcières" selon le président
Les suspicions de collusion entre des proches de Donald Trump et des personnalités russes ont déclenché une véritable tempête politique à Washington où les révélations par voie de presse se succèdent les unes aux autres.
Depuis le début cette affaire qui empoisonne sa présidence, Donald Trump a toujours farouchement nié tous lien avec Moscou et qualifié l'enquête du FBI et celles menées par le Congrès de "chasse aux sorcières", reconnaissant toutefois qu'il ne pouvait parler que pour lui-même.