L'ex-ministre de la Défense de Trump, accuse le président de vouloir "diviser" l'Amérique

Jim Mattis, ex-ministre de la Défense de Donald Trump, a accusé le président des États-Unis de tenter de "diviser" l'Amérique

L'ancien ministre de la Défense de Donald Trump sort du silence à l'occasion de la vague de manifestations contre les violences policières. Jim Mattis, qui avait démissionné pour protester contre le retrait des troupes américaines de Syrie, a accusé le président des États-Unis de vouloir "diviser" l'Amérique. 

"De mon vivant, Donald Trump est le premier président qui n'essaye pas de rassembler les Américains, qui ne fait même pas semblant d'essayer", écrit-il dans une déclaration mise en ligne mercredi par la revue The Atlantic. "Au lieu de cela, il tente de nous diviser."

Cet ancien général des Marines, très respecté, avait jusqu'ici affiché sa réserve sans jamais commenter directement le mandat du milliardaire américain.

"Consterné" par les événements de ces derniers jours

Depuis la mort le 25 mai à Minneapolis de George Floyd, un homme noir asphyxié par un policier blanc, une vague de colère historique s'est levée dans les villes américaines, pour dénoncer le racisme, les violences policières et les inégalités sociales. Des centaines de milliers de manifestants ont protesté à travers le pays pacifiquement, mais des pillages et des émeutes ont aussi émaillé le mouvement.

"J'ai observé le déroulement des événements de cette semaine, en colère et consterné", poursuit Jim Mattis soutenant les manifestants qui demandent, selon lui "à raison", l'égalité des droits.

Donald Trump, bien que très silencieux sur sa réponse aux maux dénoncés par les manifestants, a en revanche employé un ton martial et menacé de recourir à l'armée pour mater les rues, en se présentant comme "le président de la loi et de l'ordre".

"Nous ne devons pas nous laisser distraire par une poignée de hors-la-loi", répond Jim Mattis. L'ex-ministre de la Défense considère que "les manifestations, ce sont des dizaines de milliers de personnes de principes qui insistent pour que nous soyons à la hauteur de nos valeurs". 

"Nous devons rejeter et tenir pour responsables ceux qui, au pouvoir, se moqueraient de notre Constitution", ajoute-t-il.

R.B., avec AFP