Incendie à la Trump Tower: Donald Trump s'était opposé à l'installation d'extincteurs

La Trump Tower - SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Au lendemain de l’incendie au 50e étage de la Trump Tower qui a fait un mort et quatre blessés samedi, la presse américaine a souligné le manque de moyens consacrés à la sécurité incendie dans le bâtiment new-yorkais.
Comme l'écrit le New York Post, les étages résidentiels du gratte-ciel du président américain ne comportent pas d’extincteurs automatiques. En effet, aucune loi n’exigeait leur installation lorsque la construction du bâtiment a débuté en 1983.
Mais les textes législatifs ont évolué au fil des années. Après deux incendies meurtriers à Manhattan en 1998, les autorités new-yorkaises ont planché sur une nouvelle loi visant à renforcer la sécurité incendie dans les immeubles de la ville. Ils envisageaient notamment de rendre obligatoire l’installation d’extincteurs automatiques, aussi bien dans les bâtiments résidentiels en construction que dans les anciens.
Trump a fait pression
Seulement voilà, Donald Trump, alors promoteur immobilier, n'a pas vu ce projet d’un bon œil. Jugeant la mesure trop coûteuse (jusqu'à 4 dollars le pied carré, soit un peu moins de 35 euros par mètre carré), il fait pression sur plusieurs membres du conseil municipal de l’époque en passant de nombreux coups de fil. Archie Spigner, alors président du comité du logement et des bâtiments du conseil, sera l’un des principaux destinataires de ces appels. Enfin, Donald Trump fait également un don de 5000 dollars au président du conseil, Peter Vallone, pour rembourser sa dette électorale.
Résultat, la loi signée en 1999 par le maire de la ville, Rudolph Giuliani, est plus souple que le texte initialement envisagé. Ainsi, les extincteurs automatiques deviennent obligatoires, mais uniquement dans les nouveaux bâtiments et ceux bénéficiant d’une rénovation d’un montant au moins égal à 50% de la valeur du bâtiment. Autrement dit, la Trump Tower n’est plus directement concernée.
Des extincteurs dans la seconde tour Trump
Peu de temps après, celui qui deviendra président des États-Unis reconnaît que "les gens se sentent plus en sécurité avec des extincteurs". "Mais le problème avec le projet de loi, c’est qu’il ne concerne pas les bâtiments qui ont le plus besoin d’extincteurs. Si vous regardez les décès causés par des incendies à New York, presque tous sont dans des logements abritant une à deux familles", se justifie-t-il alors.
Après l’adoption de la loi, le magnat de l’immobilier a tout de même fait le choix de dépenser trois millions de dollars pour équiper sa nouvelle tour new-yorkaise, la Trump World Tower (achevée en 2000), de 350 extincteurs. Un revirement pour Donald Trump qui, ayant obtenu le permis de construire de sa nouvelle tour avant l’entrée en vigueur de la loi de 1999, n’était toujours pas tenu de la respecter.